Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), Gabriel Mbairobe, a présenté ce jeudi 12 décembre 2024 à Yaoundé, les résultats de l’analyse Cadre Harmonisé, révélant une situation alimentaire préoccupante dans le pays. Cette communication importante, qui s’est déroulée en présence de nombreux partenaires institutionnels et internationaux, met en exergue les défis urgents auxquels le Cameroun est confronté en matière de sécurité alimentaire.
3 millions de camerounais en insécurité alimentaire
L’agriculture, pilier économique du pays, traverse une période critique. Selon l’analyse, 10,82% de la population camerounaise, soit environ 3 millions de personnes, souffrent d’insécurité alimentaire et nutritionnelle aiguë. Les régions du nord-ouest, de l’extrême-nord et de l’est sont particulièrement touchées, subissant des perturbations importantes qui compromettent la stabilité alimentaire des communautés locales.
Face à ce constat alarmant, le gouvernement camerounais a développé une stratégie multidimensionnelle. En collaboration avec des partenaires techniques et financiers tels que le Programme alimentaire mondial, la FAO, l’Union européenne et la Banque mondiale, il a mis en place une politique ambitieuse de substitution aux importations. Cette approche vise à soutenir les petits producteurs et à renforcer la résilience du secteur agricole.
Un investissement de 7 milliards FCFA
Les axes d’intervention sont nombreux et ciblés. Ils incluent le soutien aux prix des intrants agricoles, la reconstruction des moyens de production, l’accélération de la production vivrière dans les bassins stratégiques, et le renforcement des dispositifs de prévention et de gestion des crises alimentaires et nutritionnelles.
Le gouvernement a également annoncé des mesures concrètes pour atténuer les impacts immédiats de l’insécurité alimentaire. La constitution de stocks alimentaires d’appoint pour les 13 départements les plus vulnérables est en cours, accompagnée du lancement de projets de lutte contre les crises alimentaires. Un investissement significatif d’environ 7 milliards de francs est prévu pour soutenir ces initiatives.
L’outil Cadre Harmonisé, utilisé deux fois par an, joue un rôle important dans cette démarche. Il permet une analyse rigoureuse et transparente de la situation alimentaire, avec un objectif clair : identifier sans complaisance les populations les plus vulnérables et leur proposer des réponses adaptées.
Au nom du gouvernement, le Minader Gabriel Mbaroïbe a appelé à des actions stratégiques incluant le projet Pulcca (Projet d’Urgence de Lutte Contre la Crise Alimentaire au Cameroun).
La résilience des communautés rurales face aux aléas climatiques et aux catastrophes naturelles apparaît plus que jamais comme un enjeu stratégique. Le gouvernement camerounais semble déterminé à relever ce défi, conscient que la sécurité alimentaire est un pilier essentiel du développement national et du bien-être des populations.
Marcelle Ebanda
Cameroun, environ 3 millions de camerounais en insécurité alimentaire
