Le gouvernement camerounais, en collaboration avec les États-Unis, a lancé jeudi dernier une initiative ambitieuse visant à éliminer le VIH/SIDA dans le pays d’ici 2030. Le projet, nommé CAMPHIA 2024 (Cameroon Population-Based HIV Impact Assessment), est une extension d’une enquête similaire menée en 2017.
Lors d’une cérémonie à l’hôtel Hilton de Yaoundé, le Dr Manaouda Malachie, Ministre de la Santé Publique, a officiellement donné le coup d’envoi de cette enquête nationale d’envergure. L’événement a réuni de nombreuses personnalités, dont le représentant de l’OMS et l’ambassadeur des États-Unis au Cameroun.
CAMPHIA 2024 vise à évaluer la prévalence du VIH et la suppression de la charge virale au sein de la population camerounaise. L’enquête couvrira 15 360 ménages dans les dix régions du pays, avec une attention particulière portée aux villes de Yaoundé et Douala. Des équipes médicales et des enquêteurs sélectionnés interrogeront un échantillon représentatif de la population, incluant des personnes âgées de 0 à 64 ans.
Le ministre Malachie a souligné l’importance de l’engagement communautaire pour faciliter l’accès des enquêteurs aux familles. Les participants seront questionnés sur leur connaissance du VIH, leurs comportements à risque, et les soins prénataux. Les personnes dépistées positives bénéficieront d’un accès immédiat à un traitement.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts continus du Cameroun pour lutter contre le VIH/SIDA, une maladie qui a causé des dégâts considérables dans le pays depuis plusieurs décennies. Le projet CAMPHIA 2024 vise non seulement à collecter des données cruciales, mais aussi à renforcer les institutions nationales de santé publique, notamment le laboratoire national et son réseau de laboratoires satellites.
L’ambassadeur des États-Unis a qualifié l’objectif d’élimination du VIH/SIDA d’ici 2030 d’ambition réaliste, soutenue par la détermination du peuple camerounais. Il a rappelé que les États-Unis ont investi plus de 400 milliards de dollars dans la lutte mondiale contre cette maladie.
Le Dr Malachie a exprimé sa gratitude envers le gouvernement américain pour son soutien, notamment à travers le Plan présidentiel d’aide d’urgence à la lutte contre le SIDA (PEPFAR) et le Center for Disease Control (CDC). Il a également salué les efforts du Comité National de Lutte contre le SIDA (CNLS) et encouragé toutes les parties prenantes à redoubler d’efforts pour atteindre l’objectif 95-95-95 d’ici 2030.
La cérémonie s’est conclue sur une note d’espoir, le ministre déclarant qu’il est possible de mettre fin à cette pandémie et de garantir un avenir meilleur pour les générations futures, avec la collaboration de tous les acteurs impliqués.
Marcelle Ebanda