Un rapport historique, qui lèvera le voile sur la répression des mouvements indépendantistes camerounais entre 1945 et 1971, sera dévoilé à la fin janvier 2025. Cette étude sans précédent, menée pendant deux ans, marque un tournant dans la reconnaissance par la France de son histoire coloniale.
Sous la direction de Karine Ramondy, experte en histoire africaine et du panafricanisme, quinze historiens français, camerounais et européens ont collaboré pour examiner cette période troublée. Le projet innove en intégrant une dimension artistique, confiée au musicien camerounais Blick Bassy, bien que ce choix ait suscité des débats dans la communauté académique.
La publication simultanée du rapport au Cameroun et en France témoigne d’une volonté de transparence partagée. Les Éditions Hermann assureront sa diffusion en librairie dès le 29 janvier, permettant au grand public d’accéder à ces recherches historiques.
Cette initiative s’inscrit dans la continuité de la politique mémorielle d’Emmanuel Macron, qui a déjà commandé des rapports sur la restitution du patrimoine africain (2018), le génocide des Tutsi au Rwanda (2019) et la colonisation en Algérie (2023). Cependant, le contexte reste délicat, notamment après les récentes controverses suscitées par les déclarations présidentielles sur le retrait militaire français en Afrique.
Le projet, officiellement lancé à Yaoundé en mars 2023 suite à un accord entre les présidents Biya et Macron, vise à éclairer une période charnière qui s’étend de la fin de l’ère coloniale aux débuts de la Françafrique. Cette démarche historique, malgré les critiques de certains intellectuels comme Gaston Kelman, représente une tentative significative d’examiner objectivement un chapitre complexe des relations franco-camerounaises.
Aukmer
Cameroun-France : Macron dévoilera fin janvier, un rapport inédit sur la répression au Cameroun
