Paul Biya relance un dispositif vital pour dynamiser l’économie camerounaise. Après quatre ans de silence, le Cameroon Business Forum (CBF) s’apprête à reprendre du service, fort d’une nouvelle impulsion présidentielle et d’une vision réformée. La circulaire budgétaire 2025, signée le 23 octobre 2024, prévoit explicitement le renforcement de cette plateforme essentielle au dialogue public-privé.
Entre 2010 et 2016, le CBF a prouvé son utilité avec 140 réformes réalisées sur 200 recommandations. Une étude de l’Institut national de la statistique, financée par l’Union européenne, confirme ce dynamisme : 83 réformes adoptées entre 2009 et 2018, avec un taux d’exécution de 80%. Les avancées touchent des domaines cruciaux : création d’entreprises, accès au financement, gouvernance économique et fiscalité.
Structure plus efficace
Un atelier de réflexion en août 2024, sous la coordination de Moïse Ekedi, secrétaire permanent du CBF, a réuni les acteurs majeurs de l’économie camerounaise. Le constat est clair : malgré ses succès, le forum souffre de faiblesses structurelles – absence d’une voix unifiée du secteur privé, agenda trop ambitieux et ressources insuffisantes. Pour y remédier, deux propositions majeures émergent : la désignation d’un porte-parole unique pour le secteur privé et l’instauration d’un financement mixte public-privé.
En octobre 2024, le Groupement des entreprises du Cameroun (Gecam), par la voix de son président Célestin Tawamba, a mis en lumière plusieurs chantiers urgents : Réforme fiscale : Le système actuel, avec des taux effectifs d’imposition atteignant 60-80%, est jugé “injuste et oppressif”, Infrastructures énergétiques : Nécessité de moderniser le réseau de transport d’électricité, Réseau routier : Révision des partenariats public-privé pour sa réhabilitation, cadre des investissements : La loi de 2013 sur les incitations à l’investissement montre ses limites, avec seulement 41 milliards FCFA de valeur ajoutée générée pour 198 milliards d’incitations
Cette relance du CBF s’inscrit dans une volonté gouvernementale plus large de redynamiser l’économie camerounaise. L’enjeu est désormais de transformer ces ambitions en réalisations concrètes, dans un contexte où le dialogue entre secteurs public et privé apparaît plus que jamais important.
Enguembom
