Alors que les vacances battent leur plein, la tendance culinaire habituelle du temps des mois de juin, juillet et août s’empare des rues des villes camerounaises. Les habitués des traditionnels tournes-dos, s’adonnent à une street Food plus exotique et savoureuse : maïs, prunes et plantains grillés font désormais le bonheur des camerounais en quête de saveurs inédites.
Sur la place du dispensaire Nyom-Messassi, Marie, 42 ans, tient un comptoir qui ne désemplit pas. “J’ai commencé il y a un peu plus de deux mois, et c’est un véritable succès”, nous confie-t-elle avec un grand sourire. Son secret ? Des épis de maïs grillés à la perfection, accompagnés de prunes ou de plantains. “Les gens adorent le côté à la fois croquant et bio, c’est une vraie redécouverte pour beaucoup”, explique-t-elle.
À quelques pas de là, c’est Ngomo Nga qui attire l’attention des passants avec ses prunes grillées. “C’est une tradition chez-nous. Ma grand-mère le faisait déjà ce commerce. Elle a élevé ma mère avec. Ma mère l’a fait. J’ai pris le relais dans la rue”, explique-t-elle. Les grosses prunes, noires bien grillées, dégagent un parfum envoûtant. Une jeune dame, Lisa, goûte pour la une énième fois : “C’est une explosion de saveurs en bouche, sucré, doux et acidulé à la fois. Je n’aurais jamais imaginé manger des prunes chaudes !”
Mais les plantains aussi sont une véritable attraction. Les plantains grillés sont proposés par Elom. Originaire du sud-Cameroun, ses plantains grillés font fureur. “Le plantain, c’est entre la banane et la pomme de terre. Grillé, il développe des arômes uniques”, nous explique-t-elle. Et le succès est au rendez-vous : sa file d’attente s’allonge à vue d’œil.
Ces nouvelles offres ne sont pas du goût de tous. Michel, vendeur de soya depuis 15 ans, grommelle : “C’est encore un effet de mode pendant les vacances, ça passera.” Pourtant, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon plusieurs témoignages sur place, la consommation de ces trois produits grillés en Streets Food a augmenté depuis l’année dernière. Certains disent ne manger que ça pendant toute la journée.
Pour Stephane Ayissi B, étudiant en sociologie, cette tendance s’explique : “On observe un désir croissant d’exotisme et d’authenticité chez les consommateurs. Ces aliments, simples mais de nos plantations, répondent parfaitement à cette attente.”
C’est une source de revenus pour de nombreux vacanciers qui préparent leur rentrée scolaire en vendant Maïs, prunes et plantains grillés.
Alors, simple effet de mode ou véritable révolution culinaire ? Seul l’avenir nous le dira. En attendant, les consommateurs se régalent. Les vacanciers font de bonnes affaires. Beaucoup redécouvrent des saveurs oubliées ou explorant de nouveaux horizons gustatifs. Une chose est sûre : ces vacances, la rue n’a jamais été aussi savoureuse.
Armand Ougock