L’accord de paix au Kwamouth mis à l’épreuve par de nouveaux affrontements sanglants entre miliciens et forces gouvernementales.
La fragile paix dans la région du Kwamouth, en République démocratique du Congo (RDC), a été brutalement ébranlée ce week-end par une série d’affrontements meurtriers. Le village de Kinsele, situé à environ 100 kilomètres au nord-est de Kinshasa dans la province de Maï-Ndombe, a été le théâtre de violences opposant les miliciens Mobondo aux forces armées nationales.
Le bilan de ces affrontements est lourd : 42 miliciens tués, 9 militaires décédés et une femme de militaire sauvagement décapitée. Ces chiffres alarmants soulignent l’intensité des combats et la gravité de la situation sur le terrain.
Les hostilités ont débuté vendredi lorsque les miliciens, associés à la communauté Yaka, ont lancé une première offensive repoussée par l’armée. Loin d’être découragés, ils sont revenus à la charge samedi à l’aube, mais ont une nouvelle fois été mis en déroute par les forces gouvernementales mieux équipées.
Ces violences surviennent à peine trois mois après la signature d’un accord de paix, censé mettre un terme aux tensions dans la région. Cet accord, paraphé début avril en présence du président Félix Tshisekedi, impliquait les chefs traditionnels, les responsables des milices et le gouvernement. Son objectif était de résoudre les conflits intercommunautaires qui empoisonnent le Kwamouth depuis des années.
La reprise des hostilités met en lumière la fragilité de cet accord et soulève des questions quant à son efficacité. Les miliciens Mobondo, qui ciblaient auparavant principalement la communauté Teke, accusent désormais les forces gouvernementales de partialité dans leur intervention.
Face à ces allégations, l’armée maintient une position ferme. Un haut responsable militaire a déclaré que leur priorité reste la protection des civils et le rétablissement de l’autorité de l’État, refusant de s’engager dans des considérations ethniques.
Cette nouvelle flambée de violence met en évidence les défis persistants auxquels font face les autorités locales et nationales dans leur quête de paix durable. Elle souligne l’urgence de redoubler d’efforts pour promouvoir un dialogue inclusif et une véritable réconciliation entre les différentes communautés du Kwamouth.
Alors que la région panse ses plaies, l’avenir de l’accord de paix d’avril reste incertain. Les prochaines semaines seront cruciales pour déterminer si cet accord peut encore servir de base à une résolution pacifique du conflit, ou s’il faudra envisager de nouvelles approches pour ramener la stabilité dans cette région troublée de la RDC.
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