Le 2 juillet 2025, le Ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique, le Professeur Fuh Calistus Gentry, a reçu en audience Son Excellence Gabriel Mbanga Obiang Lima, Président du Central Africa Pipeline System (CAPS), accompagné de ses proches collaborateurs, Acacio NSUE, Directeur de cabinet, et Alberto BEDUNG NKOMI, Conseiller spécial.
Objectifs et ambitions du projet CAPS
Cette rencontre visait à évaluer les progrès réalisés dans le cadre du projet CAPS, qui ambitionne de créer un réseau de pipelines interconnectés pour transporter les hydrocarbures et les minéraux à travers l’Afrique centrale.
Le Central African Pipeline System (CAPS) a été lancé lors de la conférence du Central Africa Business Forum (CABEF) à Brazzaville en 2021 pour remédier aux défis liés à l’électricité en Afrique centrale, région riche en ressources énergétiques mais confrontée à un paradoxe : malgré son potentiel considérable, plus de 60% de sa population est privée d’accès à l’électricité.
Ce projet ambitieux vise à électrifier la région en créant un réseau de pipelines de 6 500 kilomètres qui traversera 11 pays, entre autres, le Tchad, la Guinée équatoriale, la République centrafricaine, le Cameroun, l’Angola, la République démocratique du Congo, le Rwanda et le Burundi. Il convient de souligner que le “pipeline” se définit comme une canalisation ou un tuyau destiné à transporter, sous pression et sur de grandes distances, des matières fluides, telles que les liquides et les gaz.
La Guinée équatoriale, fervente partisane de la coopération Sud-Sud dans le secteur des hydrocarbures, ambitionne alors de mettre en place trois réseaux de pipelines multinationaux à travers le projet CAPS. Ces infrastructures stratégiques comprendront le Central North Pipeline System, qui interconnectera le Cameroun, la République centrafricaine et le Tchad, le Central West Pipeline System, reliant la Guinée équatoriale, le Gabon et la République du Congo, ainsi que le Central Southern Pipeline System, qui unira l’Angola, la République démocratique du Congo, le Rwanda et le Burundi.
Impact et perspectives pour la région
Les discussions entre les deux personnalités ont porté sur la promotion de la transformation domestique des minéraux, la transformation du CAPS en plate-forme d’industrialisation et l’intégration du pétrole et de l’exploitation minière pour débloquer des chaînes de valeur durables et stimuler le commerce régional.
Selon l’Agence internationale de l’énergie, l’Afrique est en mesure de fournir 30 milliards de mètres cubes de gaz naturel liquéfié d’ici 2030, pouvant contribuer à stabiliser les marchés locaux et à réduire la dépendance vis-à-vis des infrastructures de transport coûteuses. La coopération régionale est ainsi cruciale pour le développement des hydrocarbures et des mines en Afrique centrale, et le CAPS permettra de renforcer la coopération entre les pays membres et de créer des opportunités économiques pour la région.
Le Cameroun pourrait ainsi tirer parti de cette initiative en accord avec la Stratégie nationale de développement durable du président Paul Biya qui inscrit le développement des infrastructures énergétiques au cœur de la croissance économique et du développement social.
Marcelle Ebanda