Le Cameroun s’engage résolument dans la transition énergétique, misant sur ses ressources naturelles abondantes pour développer les énergies renouvelables. Cette évolution promet de transformer le paysage énergétique du pays, offrant de nouvelles perspectives économiques tout en relevant des défis considérables.
Un potentiel naturel exceptionnel
Qualifié d’ « Afrique en miniature », le Cameroun bénéficie d’atouts naturels considérables. « Notre pays regorge de ressources inexploitées », déclare J. Mbarga, expert en énergie au Ministère de l’Eau et de l’Énergie. « Du soleil abondant dans le Nord aux nombreux cours d’eau traversant le pays, en passant par nos vastes forêts, le Cameroun a tout pour devenir un leader régional en matière d’énergies propres. »
Le potentiel solaire est particulièrement prometteur dans les régions septentrionales, tandis que l’hydroélectricité, déjà bien implantée, offre encore de nombreuses opportunités de développement. La biomasse, issue des déchets agricoles et forestiers, représente également une source d’énergie importante à valoriser.
Des projets ambitieux en cours
Plusieurs initiatives concrétisent déjà cette ambition. La centrale solaire de Guider, dans le Nord, illustre la volonté du gouvernement de diversifier le mix énergétique. « Ce projet fournira de l’électricité à plus de 100 000 foyers », affirme P.Kesseng, un des responsables du projet.
Dans le domaine hydroélectrique, l’extension du barrage de Songloulou et le projet de Nachtigal Amont témoignent des investissements massifs dans ce secteur. « Ces infrastructures vont considérablement augmenter notre capacité de production », souligne Marie Fouda, ingénieure chez ENEO, le principal fournisseur d’électricité du pays.
Des opportunités économiques à saisir
L’essor des énergies renouvelables ouvre de nouvelles perspectives économiques. « Nous anticipons la création de milliers d’emplois dans les prochaines année », explique Dr. Ahmadou Lamine, économiste à l’Université de Yaoundé II. « De la construction des installations à leur maintenance, en passant par la formation de techniciens spécialisés, c’est tout un écosystème qui se met en place. »
Les investisseurs internationaux manifestent un intérêt croissant. La Banque Africaine de Développement a récemment annoncé un financement de 150 millions de dollars pour soutenir des projets d’énergies renouvelables au Cameroun.
Des défis à relever
Malgré ces avancées, des obstacles persistent. « Le coût initial des infrastructures reste un frein majeur », reconnaît Mbarga. « Nous travaillons sur des mécanismes de financement innovants pour surmonter cette difficulté», poursuit-il.
La formation de personnel qualifié et l’adaptation des technologies aux conditions locales constituent d’autres défis. « Nous devons investir massivement dans l’éducation et la recherche », insiste Dr. Lamine.
Vers un avenir énergétique durable
Le gouvernement camerounais s’est fixé des objectifs ambitieux : porter à 25% la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique d’ici 2035. « C’est un défi, mais aussi une formidable opportunité de développement durable pour notre pays », conclut Mbarga.
Alors que le Cameroun s’engage sur cette voie prometteuse, l’implication de tous les acteurs – gouvernement, secteur privé, société civile et partenaires internationaux – sera cruciale pour transformer ces ambitions en réalité et faire du pays un modèle de transition énergétique en Afrique.
Arou