Politique

Le retrait de Biden, un électrochoc démocratique pour Paul Biya ?

Dans une lettre adressée au peuple américain, Joe Biden, 81 ans, a annoncé son retrait de la course à la présidence des États-Unis, cédant à la pression des cadres du parti démocrate et ouvrant la voie à sa vice-présidente, Kamala Harris. Cette décision, peut avoir des répercussions bien au-delà des frontières américaines, notamment en Afrique, où de nombreux dirigeants semblent s’accrocher au pouvoir malgré leur âge avancé. Au Cameroun, le président Paul Biya, officiellement 91 ans et au pouvoir depuis 42 ans, fait face à des défis similaires. Quelles leçons pourrait-il tirer de ce scénario ?
À 81 ans, Joe Biden était déjà considéré comme le plus vieux président en exercice de l’histoire américaine. Paul Biya, quant à lui, affiche officiellement 91 ans. L’âge avancé de ces dirigeants soulève des questions légitimes sur leur capacité à gouverner efficacement. Les exigences physiques et mentales de la fonction présidentielle sont considérables, et le déclin naturel lié à l’âge peut affecter la prise de décision, l’endurance et la réactivité face aux crises. Le retrait hypothétique de Biden pourrait être interprété comme une reconnaissance de ces limites, un geste que Biya pourrait méditer.
Dans notre scénario, la décision de Biden aurait été influencée par la pression des cadres du parti démocrate, soucieux de présenter un candidat capable de mobiliser l’électorat et de faire face aux défis du pays. Au Cameroun, une telle dynamique semble absente au sein du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti au pouvoir. Les partisans de Biya continuent de l’appeler à se présenter en 2025, quand il aura 92 ans. Cette différence souligne le contraste entre un système politique qui permet le renouvellement et un autre qui semble figé dans le culte de la personnalité.
Préparation de la relève
Le retrait de Biden ouvre la voie à Kamala Harris, sa vice-présidente, illustrant un processus de succession planifié. Au Cameroun, l’absence d’un successeur clairement désigné soulève des inquiétudes quant à la stabilité future du pays. Biya pourrait s’inspirer de ce modèle pour préparer une transition en douceur, assurant ainsi la continuité de l’État tout en permettant l’émergence de nouvelles idées et d’un leadership plus jeune.
En se retirant, Biden choisit de préserver son héritage politique plutôt que de risquer une défaite électorale ou un mandat marqué par les questions sur sa santé. Pour Paul Biya, dont le règne a déjà duré plus de quatre décennies, la question de l’héritage est cruciale. Un départ volontaire et une transition pacifique du pouvoir pourraient redéfinir positivement son legs historique, le positionnant comme un artisan de la démocratie plutôt que comme un dirigeant s’accrochant au pouvoir.
Le cas de Paul Biya n’est pas isolé en Afrique. De nombreux pays du continent sont dirigés par des leaders âgés qui semblent réticents à céder le pouvoir. Le retrait de Biden pourrait servir d’exemple et encourager une réflexion continentale sur l’importance du renouvellement politique. Il pourrait inspirer d’autres dirigeants africains à envisager une transition pacifique du pouvoir, renforçant ainsi les institutions démocratiques et ouvrant la voie à une nouvelle génération de leaders.
Santé
Le test positif au COVID-19 de Biden souligne la vulnérabilité des dirigeants âgés face aux problèmes de santé. Pour Paul Biya, dont les apparitions publiques sont de plus en plus rares, cette situation hypothétique pourrait servir de rappel sur l’importance de prioriser sa santé et son bien-être, même si cela signifie renoncer au pouvoir.
Défi
Le retrait de Joe Biden de la course présidentielle américaine offre une opportunité de réflexion pour Paul Biya et d’autres dirigeants africains de longue date. Il met en lumière l’importance de reconnaître ses limites, de préparer l’avenir et de permettre le renouvellement démocratique. Pour le Cameroun, ce scénario pourrait être l’occasion d’envisager une transition politique pacifique et ordonnée, renforçant ainsi les institutions démocratiques du pays et ouvrant la voie à une nouvelle ère de gouvernance.
La décision de Biden, lance un défi à Paul Biya : aura-t-il la sagesse de suivre cet exemple et de préparer le Cameroun pour l’avenir, ou choisira-t-il de s’accrocher au pouvoir au risque de ternir son héritage ? La réponse à cette question pourrait façonner l’avenir du Cameroun et, potentiellement, influencer la trajectoire démocratique d’autres nations africaines.
Armand Ougock

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