Economie

Le projet routier Maroua-Bogo-Pouss, face aux défis de mise en œuvre

L’aménagement de la route Maroua-Bogo-Pouss, projet de développement de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, traverse actuellement une phase critique de son exécution. Malgré des investissements conséquents et des enjeux économiques majeurs, le projet fait face à des retards significatifs qui nécessitent une mobilisation renforcée des entreprises adjudicataires.

La situation actuelle révèle un déséquilibre inquiétant entre l’avancement des travaux et la consommation des délais impartis. L’entreprise chinoise CGCOC, responsable du lot 1, présente certes des performances supérieures avec un taux d’exécution de 51,79%, mais celui-ci reste insuffisant au regard des 95,16% de délais déjà consommés. La situation est encore plus critique pour l’entreprise Xinjiang, en charge du lot 2, qui n’affiche qu’un maigre 25,52% d’avancement pour la même consommation temporelle.
Projet ambitieux, plusieurs composantes
Le projet se divise en deux lots distincts aux spécificités propres. Le lot 1, confié à CGCOC, englobe l’aménagement du carrefour Bogo-Guirvidig sur 32,86 kilomètres, complété par les voiries urbaines de Bogo (5 km) et de Maroua (6,2 km). Cette section constitue un maillon essentiel de la connectivité régionale.
Le lot 2, sous la responsabilité de Xinjiang, couvre la section Guirvidig-Pouss (30,86 km) et inclut les voiries des localités de Maga (2 km) et Guirvidig (2 km). Cette portion achèvera la liaison complète entre les différents centres urbains de la zone.
Défis multiples sur le terrain
L’exécution de ce projet d’envergure se heurte à des contraintes opérationnelles considérables qui expliquent en partie les retards observés. L’insécurité persistante dans la région de l’Extrême-Nord, liée notamment aux activités du groupe Boko Haram, complique significativement les opérations sur le terrain et limite les heures de travail effectives.
Les difficultés d’approvisionnement constituent un autre obstacle majeur. La pénurie récurrente de carburant et les problèmes d’acheminement d’enrobé perturbent régulièrement la continuité des travaux. Ces contraintes logistiques, amplifiées par l’éloignement géographique de la région, impactent directement la productivité des chantiers.
Les conditions climatiques, particulièrement les fortes précipitations de la saison des pluies, ajoutent une dimension supplémentaire aux défis rencontrés. Ces intempéries interrompent fréquemment les activités de construction et compliquent l’accès aux zones de travail.
Réalisations concrètes
Malgré ce contexte difficile, plusieurs étapes clés du projet ont été menées à bien. Les travaux préparatoires, phase fondamentale de tout projet routier, ont été achevés dans leur intégralité. Cette étape comprend le défrichage, les études de sol complémentaires et la mise en place des installations de chantier.
Les opérations de terrassement, qui constituent l’épine dorsale de l’aménagement routier, affichent également un taux de réalisation de 100%. Ces travaux, particulièrement exigeants en termes de moyens techniques et humains, témoignent de la capacité opérationnelle des entreprises lorsque les conditions le permettent.
La construction de la chaussée proprement dite progresse de manière satisfaisante, avec une exécution complète sur les sections déjà accessibles. Parallèlement, les ouvrages hydrauliques, éléments indispensables à la pérennité de l’infrastructure, ont été réalisés conformément aux spécifications techniques. Les travaux de protection des berges, essentiels dans cette zone sujette aux inondations, complètent ce volet d’aménagements connexes.
L’ampleur financière du projet reflète son importance stratégique pour la région. Le lot 1 représente un investissement de 24,7 milliards FCFA TTC, tandis que le lot 2 nécessite 24,06 milliards FCFA TTC, portant l’investissement total à près de 49 milliards FCFA.
Ce financement résulte d’un partenariat entre la Banque Africaine de Développement (BAD) et l’État du Cameroun, illustrant la dimension internationale de ce projet de développement. Cette collaboration financière témoigne de la confiance des bailleurs dans le potentiel de développement de la région de l’Extrême-Nord.
Aukmer

Leave a comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous aimerez peut-être

Economie

Des avantages fiscaux pour opérateurs économiques camerounais et chinois

Bonne nouvelle pour les opérateurs économiques Camerounais et chinois.  Au Kmer a appris la signature d’un important accord fiscal le
Economie

Concertations sur le prix du Gaz

Le Ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, a présidé mardi 17 octobre 2023, une réunion de concertation relative à