La Direction Générale des Études Techniques accélère la modernisation du réseau routier camerounais avec un programme ambitieux de dix-sept études, dont la supervision est assurée par la Direction des Études Techniques Routières et d’Ouvrages d’Art (DETROA).
Le projet le plus emblématique de ce vaste chantier concerne l’autoroute Douala-Bafoussam-Bamenda. Cette infrastructure de 394 kilomètres, dont les rapports de faisabilité et d’avant-projet sommaire sont désormais bouclés, ambitionne de relier les principales métropoles économiques du triangle national.
« Ces études visent à doter le Cameroun d’une ingénierie solide et fiable, préalable indispensable à la planification et à l’exécution des projets routiers et autoroutiers », fait valoir la cellule de communication du Mintp.
PLANUT, des progrès malgré les difficultés
Plusieurs tronçons stratégiques du Plan National d’Urgence pour la Modernisation des Transports (PLANUT) sont actuellement à l’étude. Parmi eux, les sections Loum-Yabassi, Jakiri et Bafut-Wum, ainsi que la route Nkambe-Ako-Abuenshie et l’axe Bandja-Fotouni-Balessing.
Toutefois, l’insécurité persistante dans la région du Nord-Ouest a contraint les autorités à suspendre ou clôturer prématurément certains contrats. Malgré ces revers, d’autres projets maintiennent le cap, notamment l’étude du tronçon Ndu-Nwa (137 kilomètres) et celle de la voie de contournement de Nkambe.
Fleuve Donga
Dans le domaine des ouvrages d’art, les ingénieurs planchent sur la construction d’un pont sur le fleuve Donga à Nwa. La phase projet a été lancée malgré les contraintes sécuritaires et budgétaires qui pèsent sur la région.
En parallèle, la réhabilitation de la route Bamenda-Bambili (13 kilomètres) franchit les étapes avec les phases préliminaires et l’avant-projet sommaire déjà validés. L’avant-projet détaillé fait actuellement l’objet de corrections.
Les métropoles de Bamenda et Bafoussam ne sont pas en reste. Leurs voiries urbaines structurantes bénéficient d’études approfondies intégrant les dimensions techniques, urbanistiques, environnementales et socio-économiques. Ces dossiers sont en phase de validation finale.
Paradoxe du développement, certaines études techniquement abouties piétinent faute de budget. C’est le cas des axes Mamfé-Akwaya et Befang-Akwaya, dont la mise en œuvre effective attend une intégration budgétaire.
La CPRFC renforce le dispositif
Entre 2023 et 2025, la Cellule des Projets Routiers à Financement Conjoint (CPRFC) a enrichi le portefeuille avec six projets supplémentaires. Trois sont en cours de contractualisation, dont la maîtrise d’œuvre de la route Misaje-Dumbo-frontière Nigeria et les travaux de la Ring Road.
Trois autres contrats ont déjà été signés avec des groupements internationaux. Le tronçon Yokadouma-Moloundou (270 kilomètres) revient au groupement SETEC International/SETEC Côte d’Ivoire/CERBAT, tandis que la section Bamenda-Bafut-Wum (80 kilomètres) est confiée au groupement AIC Progetti/INTEGC.
Au total, ce sont 23 projets d’études (17 + 6) qui dessinent les contours du Cameroun routier de demain. Un investissement dans l’ingénierie qui devrait porter ses fruits dans les prochaines années, pour peu que les défis sécuritaires et financiers soient surmontés.
Aukmer

