L’atelier de concertation pour la promotion des MRV et validation du code des MR s’est tenu à Yaoundé du 15 au 16 avril 2025. Sous la présidence du Ministre de l’eau et de l’énergie Gaston Eloundou Essomba, cette cérémonie a vu la participation de plusieurs personnalités éminentes notamment le secrétaire général du Ministère de l’eau et de l’énergie, la secrétaire général du Ministère de la recherche scientifique et de l’innovation (Minresi), représentant de la Banque mondiale, le représentant de la Banque Africaine de développement et d’autres acteurs du développement.
L’accès à l’électricité pour tous constitue l’un des axes majeurs de la politique des grandes réalisations du président de la République Paul Biya dans sa stratégie nationale de développement (SND30), pourtant le Cameroun, Afrique en miniature fait encore face aux défis d’électricité car, de nombreuses localités rurales sont éloignées du réseau national d’électricité, ce qui rend difficile leur accès à l’énergie électrique. Cette problématique est particulièrement préoccupante pour les communautés isolées qui :- n’ont pas accès à l’électricité du réseau national et doivent recourir à des sources d’énergie alternatives coûteuses et souvent polluantes (groupes électrogènes, kérosène, etc. et qui par conséquent, voient leur développement économique et social freiné par le manque d’accès à l’énergie
Cette situation est exacerbée par le relief difficile et la densité forestière dans certaines régions
Le coût élevé de l’extension des réseaux électriques dans ces zones
Le manque d’infrastructures de transport et de distribution d’électricité
Pour résoudre ce problème, le Cameroun explore des solutions alternatives, telles que l’énergie solaire et les systèmes d’énergie renouvelable, les mini-réseaux électriques- les projets d’électrification rurale décentralisée
L’atelier de concertation pour la promotion des mini réseaux verts(MRV) et la validation du code des mini réseaux (MR) s’est tenu pour la mise en œuvre des différentes stratégies pour l’électricité pour tous.
Le gouvernement s’est ainsi engagé à électrifier les localités reculées à partir de l’énergie solaire et ou des mini centrales hydroélectriques en facilitant à cet effet la mobilisation des investisseurs privés nationaux par les dispositions légales d’achat d’énergie et à mettre en place un programme de subvention au branchement des ménages défavorisés au réseau électrique.
Le déploiement des mini réseaux constitue ainsi une solution idoine pour l’atteinte de cet objectif gouvernemental à savoir un taux d’accès de 100% à l’électricité d’ici 2030.
Dans son allocution, le Ministre de l’eau et de l’énergie, Gaston Eloundou Essomba a rappelé que la
La loi n°2011/022 du 14 Décembre 2011 régissant le secteur d’électricité au Cameroun accorde une place particulière à l’électricité en milieu rural et à la promotion des énergies renouvelables mais ladite loi n’a pas prévu des dispositions spécifiques pour la promotion et le développement des mini réseaux. Ainsi une équipe de diagnostics du cadre législatif et réglementaire actif au secteur d’électricité a révélé des insuffisances en ce qui concerne les modalités de développement des mini réseaux, les règles techniques de construction d’un mini réseau ainsi que les normes de son intégration au réseau national, la planification des rôles des différents acteurs y compris les collectivités territoriales décentralisées.
C’est pourquoi dans le cadre de compact énergétique nationale, la révision de la loi 2011 régissant le secteur d’électricité et l’adoption d’une loi spécifique pour le domaine des énergies renouvelables ainsi que les textes réglementaires sur l’électrification décentralisée a été prévue.
Cet atelier constitue alors une étape importante pour la promotion et le développement de l’électrification dans la perspective de booster l’accès de nos populations à l’électricité.
Pour la secrétaire générale du Minresi, le Minresi dispose d’une expertise scientifique agréée qui peut contribuer à l’élaboration des normes techniques appropriées aux mini réseaux et à l’identification des besoins, en formation et au renforcement des capacités. Convaincue qu’un cadre réglementaire efficace doit également prévoir des mécanismes de formation et de certification des acteurs du secteur des mini réseaux.
Elle a déclaré : “Les institutions de recherche peuvent contribuer à identifier ces besoins et à développer les programmes de formation adaptés. Un cadre réglementaire bien constitué est un catalyseur pour attirer les investissements, encourager l’innovation et à garantir l’accès à l’énergie fiable et durable pour les populations”
Après l’ouverture des travaux, une séance aux présentations des travaux sur les problématiques et les objectifs des mini réseaux au Cameroun par les experts a été effectuée.
Pour Nkue Valérie, directeur des énergies renouvelables et de la maîtrise de l’énergie, la structuration du réseau électrique dans notre pays est scindée en deux grands réseaux à savoir le réseau interconnecté sud et le réseau interconnecté Nord , ceux-ci alimentant les ménages, mais en zone rurale particulièrement plusieurs ménages sont éloignés du réseau national, les mini réseaux verts viendront donc palier à cette problématique, et construire des petites centrales hydroélectriques solaires , construire un petit réseau local et alimenter les populations.
Le nouveau code des Mini réseaux comporte entre autres, les règles techniques d’élaboration des mini réseaux, des différentes sources d’énergie, des différentes combinaisons, des modalités des dossiers pour l’obtention d’une opération pour le développement d’un mini réseau, les règles entre le client et le distributeur d’électricité, les modalités de subvention etc…
Pour Yang Liu, senior Energy Economist de la Banque Mondiale, c’est un plaisir d’accompagner le gouvernement Camerounais dans cette initiative et convaincu qu’ensemble les objectifs fixés arriveront à bon port.
Le Minee a déclaré être convaincu, au regard des profils des participants , de leurs riches expériences et de leur expertise que les observations, suggestions et recommandations pertinentes seront formulées à l’issue des travaux qui permettront de donner des orientations conséquentes pour l’adoption d’un cadre réglementaire adéquat des minis réseaux adéquats au Cameroun.
Ces 2 jours de travaux ont été marqués par les échanges sur le contexte national des mini réseaux, ses forces et faiblesses, les menaces qui pèsent et les opportunités qui s’offrent dans l’environnement particulier du Cameroun ont été faits.
L’objectif de l’électricité pour tous au Cameroun est alors en bonne marche.
Marcelle Ebanda