Dans la nuit du 1er au 2 octobre 2024, le sous-préfet d’Idabato Roland Ewane a été enlevé par des assaillants armés, laissant depuis lors sa famille dans une détresse absolue et soulevant de graves questions sur la capacité de l’État à protéger ses représentants.
L’enlèvement s’est produit dans une région déjà marquée par l’instabilité et les conflits. Idabato, situé dans la région du Sud-Ouest, est une zone considérée comme en guerre, où la simple présence des fonctionnaires représente déjà un acte de courage extraordinaire. Le sous-préfet Ewane y exerçait ses fonctions, représentant l’État dans ces conditions périlleuses.
Silence gouvernemental assourdissant
Plus d’un mois et demi après les faits, c’est le silence des autorités qui interpelle. Maurice Kamto, leader de l’opposition et président du MRC, dénonce avec force l’absence de réaction du président de la République et du gouvernement. Selon lui, le chef de l’État, bien qu’ayant trouvé le temps de recevoir divers diplomates depuis son retour au Cameroun, n’a pas jugé nécessaire d’adresser ne serait-ce qu’un mot de soutien à la famille du sous-préfet enlevé.
Sur Canal 2 international, le récit de l’épouse du sous-préfet d’Idabato est particulièrement poignant. Dans sa quête désespérée de soutien, elle s’est heurtée à une série de fins de non-recevoir :
Le Gouverneur du Sud-Ouest lui a simplement conseillé de “rester calme et de prier”. Le Premier Ministre n’a pas daigné la recevoir, la redirigeant vers un fonctionnaire qui lui a tenu le même discours. Aucune information sur les éventuelles actions menées pour la libération de son époux ne lui a été communiquée.
Rumeurs inquiétantes
La situation prend un tournant encore plus dramatique avec la circulation de rumeurs persistantes évoquant l’assassinat du sous-préfet. Si ces informations venaient à se confirmer, elles constitueraient, selon Maurice Kamto, une “faute lourde” de la part des plus hautes autorités de l’État.
Pour Maurice Kamto, cette affaire montre une profonde crise de gouvernance au Cameroun. L’opposant soutient que l’attitude des autorités soulève des questions fondamentales sur la capacité de l’État à : Protéger ses propres représentants, gérer des situations de crise, faire preuve d’empathie envers les citoyens en détresse et à assumer ses responsabilités dans les zones de conflit
Selon Maurice Kamto, l’enlèvement du sous-préfet Roland Ewane et la gestion de cette crise par les autorités camerounaises révèlent une faille profonde dans le fonctionnement de l’État. Comme le souligne Maurice Kamto, “on ne gouverne ni par l’émotion, ni par l’indifférence”, et “on ne cherche pas à diriger les gens si on ne les aime pas”. Cette affaire pourrait avoir des répercussions durables sur la confiance des fonctionnaires et des citoyens envers leurs institutions.
Arou