Minette Libom Li Likeng, la ministre des postes et télécommunications (Ph)
Au Cameroun, le gouvernement va dépenser 2 milliards FCFA pour une étude de faisabilité technique approfondie en vue de la mise en œuvre d’un programme spatial dans le pays.
En collaboration avec le géant européen Euroconsult, le gouvernement Camerounais prépare le lancement de son programme spatial, comme le Kenya, le Zimbabwe, l’Ouganda, l’Angola ou encore l’Egypte qui ont lancé des satellites dans l’espace.
Mais au Cameroun, les populations sont sceptiques très peu de projets aboutissent en raison de la corruption des fonctionnaires qui pilotent les projets.
Une partie de l’opinion estime qu’une telle dépense dans un pays où les besoins en eau, électricité, routes, hôpitaux et autres services de base ne sont pas encore couverts est inutile voire un luxe et une gabegie.
Certains pensent même qu’il s’agit d’un moyen de s’enrichir sur le dos du contribuable après un marché de gré à gré à l’image de ceux des fonds covid et de la Can dont de nombreux rapports ont identifié des malversations.
Interrogé sur le sujet par les journalistes de la télévision à capitaux publics, Minette Libom Li Likeng, la ministre des postes et télécommunications (Minpostel), soutient qu’il s’agit de la matérialisation de la politique de digitalisation du gouvernement.
“J’ai également été surprise par le débat actuel qui a cours et je voudrais qu’on ait un peu de retenue. J’aurais voulu que les promoteurs viennent s’expliquer. Il y a trois ou quatre ans, au sein du comité interministériel de gestion de fréquence, par ce que le Cameroun a une position orbitale admirable et convoitée en Afrique centrale, on a commencé une étude d’un programme spatial”, a-t-elle déclaré à la Crtv.
La Minpostel a poursuivi en affirmant, “le rapport est arrivé au niveau du Premier ministre qui nous a demandés d’approfondir ce programme”.
Le gouvernement camerounais soutient que le programme spatial ce n’est pas seulement les télécommunications, c’est également la météorologie, l’agriculture, la pêche…
“Le premier ministre a demandé que tous les acteurs concernés par le programme spatial y compris les universités puissent travailler ensemble. Ce projet a reçu toutes les autorisations de maturation et comme c’est une affaire stratégique, nous avons consulté le plus grand au niveau international” fait valoir Mme Minette Libom Li Likeng.
Selon la Minpostel, aucune étude de faisabilité approfondie d’un programme spatial ne coûte moins de 2 milliards FCFA.
Enfin, si le régime de Yaoundé dit être engagé dans un vaste programme de digitalisation dont le programme spatial est un volet stratégique, de nombreux camerounais ne croient plus en la capacité de certains fonctionnaires à piloter des projets.
D’autres camerounais affirment sur les réseaux sociaux que l’on se dirige droit vers un nouveau gouffre financier.
Ces derniers pensent que le gouvernement n’a pas été capable de livrer l’autoroute Yaoundé – Douala en 10 ans facturés à plus de 225 milliards de FCFA. Le complexe sportif d’Olembe et d’autres projets inachevés sont nombreux.
Armand Ougock
