Dans une lettre ouverte adressée au président Paul Biya, l’ingénieur financier Babissakana formule un appel pressant à un renouvellement du leadership politique camerounais. Au cœur de sa missive, une invitation claire : passer la main à un nouveau cadre du RDPC pour l’élection présidentielle de 2025.
Un constat sans concession sur les performances nationales
L’auteur dresse un diagnostic sévère de l’état du Cameroun. Malgré l’ambition initiale de devenir un pays industrialisé à l’horizon 2035, les résultats apparaissent décevants. Le PIB par habitant n’a progressé que de 198 dollars en quinze ans, une croissance dérisoire face aux défis démographiques et économiques.
Babissakana pointe plusieurs échecs majeurs : l’absence de stratégie industrielle cohérente, un État dépensier, la persistance de scandales financiers et un taux de pauvreté qui demeure élevé, concernant encore quatre Camerounais sur dix.
Le document n’est pas qu’une critique. Il propose une vision alternative, invitant à repenser le modèle de développement national. L’auteur suggère une nouvelle ambition : faire du Cameroun “l’usine de la nouvelle Afrique industrielle” à l’horizon 2050.
Pour y parvenir, Babissakana considère indispensable un changement de leadership. Selon lui, Paul Biya a atteint un stade d’essoufflement, comme en témoignent la raréfaction des congrès du RDPC et l’absence de réaménagements gouvernementaux significatifs.
Transition politique nécessaire
L’ingénieur financier appelle à une alternance qui ne soit pas une rupture, mais une évolution. Il préconise le choix d’un nouveau leader au sein même du RDPC, capable d’impulser une dynamique réformatrice tout en préservant la stabilité politique.
Son message est celui d’un renouvellement générationnel et stratégique, avec pour objectif de créer les conditions d’une compétition politique plus saine et plus productive.
Nouvelle gouvernance
La lettre de Babissakana est présentée comme un manifeste pour une nouvelle gouvernance.
Au-delà d’un simple appel au changement, le texte de Babissakana est un véritable manifeste politique. Il invite les dirigeants à repenser le modèle social, à favoriser l’unité familiale, et à construire une vision nationale ambitieuse et partagée.
La lettre symbolise l’émergence d’une réflexion critique au sein même de l’appareil politique camerounais, appelant à une transformation en profondeur des pratiques de gouvernance.
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Cameroun : Alternance politique, Babissakana appelle Paul Biya à transmettre le pouvoir
