Infrastructures

Bilan des projets routiers, entre progrès et défis

Le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, a présenté ce vendredi 27 septembre à Yaoundé le bilan du troisième trimestre des projets routiers du Cameroun. Cette conférence de presse clôture trois jours d’évaluation intensive des chantiers en cours avec les entreprises, les missions de contrôle et autres organismes impliqués dans la mise en œuvre des infrastructures routières.

État des lieux

L’examen de 62 projets de construction, réhabilitation et entretien a révélé un vaste chantier national : 8685,443 km de routes en travaux, 1290,314 km en construction, 363,36 km en réhabilitation et 7021 km en entretien.

Malgré ces efforts, le réseau routier camerounais fait face à une dégradation préoccupante due au vieillissement des infrastructures, aux intempéries, particulièrement dans le Nord et l’Extrême-Nord, et à l’incivisme des usagers (non-respect des limites de poids et gabarits).

Selon le ministre des Travaux publics, la réalisation des projets est également entravée par la faiblesse du secteur entrepreneurial local, la productivité limitée des entreprises nationales et le manque d’investissements privés.
Perspectives et solutions

Pour améliorer la situation, le gouvernement prévoit la reprise ou le lancement de projets majeurs (ex : route Ngaoundéré-Paro, réhabilitation Mora-Dabanga-Kousseri). Une priorité est accordée à la maintenance et à la sécurisation pendant la saison des pluies. Une intensification des travaux de construction est prévue dès la fin de la saison pluvieuse.

Selon le ministre, au ministère des Travaux publics, la maxime qui sert de boussole est “faire plus avec peu”. Avec la technique de recyclage des chaussées, “nous sommes en train de réhabiliter 115 km de route à moins de 20 milliards de francs CFA. Tout simplement parce que les matériaux existants ne sont pas abandonnés mais ils subissent un recyclage pour redonner une seconde vie à ces produits. C’est ce qui justifie la longueur des délais car il est nécessaire de tester la qualité des résultats obtenus après recyclage avant de continuer les travaux”, a déclaré Emmanuel Nganou Djoumessi.

16 ponts effondrés

À ce jour, 16 ponts se sont effondrés dans l’arrondissement de Massok-Songloulou, isolant entièrement cette unité administrative du reste du pays. Les eaux ont envahi la nationale n°5 entre Douala et Nkongsamba dans la nuit du 26 au 27 septembre, rendant ainsi la circulation difficile sur ce tronçon.

Ces exemples sont nombreux et indiquent que les effets des changements climatiques sont assez importants sur le comportement des infrastructures routières. Par anticipation, le ministère des Travaux publics a recruté un cabinet il y a déjà quelques mois, et celui-ci a proposé une réponse basée sur une double considération : les mesures d’atténuation et les mesures d’adaptation face aux changements climatiques.

La réhabilitation et les études techniques environnementales et sociales concernent la route Tignère-Kontcha dans la région de l’Adamaoua. La réalisation d’une section sociale dans la zone de Wum-Bamenda est en cours, ainsi que divers projets de travaux ou d’études techniques. La structuration du projet Ring-road avec la BAD a permis de mettre en avant son acceptation sociale dans cet environnement ainsi que son inclusion.

Cette présentation a offert aux médias et leaders d’opinion une vue d’ensemble des enjeux et défis du secteur routier, au cœur du développement du Cameroun. Le Mintp a souligné l’importance de ces projets tout en reconnaissant les obstacles à surmonter pour moderniser le réseau routier national.

Armand Ougock

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