Le vendredi 30 mai 2025, le Musée National de Yaoundé a été le théâtre d’une table ronde de haut niveau, organisée à l’occasion de la célébration de la Journée internationale des musées. Cette rencontre, présidée par le professeur Tchana Hugues, directeur du Musée National, a réuni un parterre d’invités prestigieux, parmi lesquels figuraient le chef de Babungo Fondom, majesté Fon Zofoa III, et le président de Guma-Association pour la sauvegarde et la promotion de la culture Guidar, le Dr Albert Doufissa.
Le patrimoine culturel camerounais : un héritage précieux à préserver
L’Afrique, berceau de l’humanité, regorge de richesses culturelles inestimables qui constituent le socle de son histoire. Le Cameroun, en particulier, est jaloux de son patrimoine culturel et déploie des efforts considérables pour la bonne conservation des objets patrimoniaux émanant de ses différentes cultures. Le Musée National de Yaoundé est un exemple éloquent de cette richesse culturelle, avec des objets et des images d’antan qui racontent l’histoire du Cameroun avec force et authenticité. Cependant, cette culture a tendance à se dégrader au fil des temps par le train de la modernisation.
Une célébration riche en activités
La célébration de la Journée internationale des musées a débuté lundi dernier par une série d’activités riches et variées, notamment des journées portes ouvertes, la visite du musée ethnographique et l’histoire des peuples de la forêt, ainsi qu’un atelier de formation sur l’inventaire et la numérisation des collections. La table ronde du vendredi a été placée sous le thème : “L’avenir des musées au sein des communautés en constante évolution : le cas des musées au Cameroun”, un sujet ô combien pertinent et d’actualité.
Selon le professeur Tchana Hugues, la thématique de cette journée internationale porte sur le rapport qu’entretiennent les musées avec les communautés en perspective évolution. La communauté Guidar, par exemple, connaît des menaces de disparition de sa culture, notamment l’abandon des métiers traditionnels à l’instar de la forge et du tissage, la dégradation de l’environnement et des produits de son exploitation (chasse, cueillette des fruits et légumes).
Face à ces menaces, l’association Guma a été créée pour sauvegarder et promouvoir la culture Guidar, avec pour objectif ultime la création d’un musée Guidar qui servira de vitrine à cette culture riche et diverse non seulement pour la communauté Guidar mais surtout pour le Cameroun Afrique en miniature et au-delà, le patrimoine de l’humanité. D’ailleurs, Madame Ndassi l’une des panelistes a souligné l’importance de former les jeunes gens, de les réintégrer dans leurs cultures délaissée au profit du train de la modernisation.
La nécessité de récupérer les objets d’art africains
Le président de Guma, le Dr Albert Doufissa, insisté sur la nécessité de préserver les objets de la vie courante et les objets d’art pour que les générations futures puissent découvrir et apprécier l’héritage culturel camerounais, car , dit-il , je cite : ” la vérité est que , si nous ne nous dépêchons pas de sauvegarder les objets d’art et ceux de la vie courante, dans quelques années, nos enfants devront se rendre dans les musées en Europe ou en Amérique pour y découvrir l’habillement traditionnel, ou les ustensiles de notre cuisine “.
Selon des sources, plusieurs objets d’arts vendus en Afrique se retrouvent en occident. À la question de savoir comment reconquérir ce patrimoine,
Majesté Fon Zofoa III a révélé qu’une commission interministérielle a été mise en place par le Ministère des arts et de la culture pour identifier et récupérer les objets d’art africains vendus et emportés en Occident. Cette initiative est cruciale pour la préservation de l’héritage culturel africain et pour permettre aux communautés de retrouver leurs biens culturels.
La célébration de la Journée internationale des musées a été l’occasion de réfléchir sur l’avenir des institutions muséales au Cameroun et sur les défis de la préservation culturelle. Il est clair que les musées jouent un rôle crucial dans la promotion de la culture et de l’histoire d’un pays, et qu’il est essentiel de les soutenir et de les promouvoir pour les générations futures. Il est donc essentiel de mettre en lumière les valeurs culturelles des différentes communautés car, comme l’a souligné le Professeur Tchana, l’avenir des musées est au sein des communautés et avec les communautés, toutes les sociétés sont alors empreintes des valeurs qu’il faut mettre en lumière.
Le patrimoine culturel contribue également à l’émergence du Cameroun que veut le président de la République son excellence Paul Biya.
Marcelle Ebanda
