La Tunisie s’apprête à vivre une élection présidentielle historique le 6 octobre 2024, avec un nombre record de candidats potentiels. Dès ce lundi 29 juillet, l’Instance Supérieure Indépendante pour les Élections (ISIE) ouvre ses portes pour le dépôt officiel des candidatures, une période qui s’étendra jusqu’au 6 août.
À la veille de cette ouverture, pas moins de 97 aspirants à la présidence ont déjà retiré les formulaires nécessaires pour collecter les parrainages requis. Cette affluence témoigne d’un intérêt marqué pour le poste suprême, malgré un contexte politique tendu.
Le président sortant, Kaïs Saïed, figure parmi les candidats les plus en vue, cherchant à obtenir un second mandat. Cependant, la diversité des profils des autres prétendants est frappante. On y trouve notamment un rappeur connu, K2RYM (Karim Gharbi), qui se trouve être l’ex-gendre de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali. Le monde artistique est également représenté par un réalisateur et acteur, tandis que le secteur médical voit un cardiologue se lancer dans la course.
Toutefois, cette élection n’est pas sans controverses. Certains opposants politiques, actuellement emprisonnés, rencontrent des difficultés pour accéder aux documents nécessaires à leur candidature. C’est le cas d’Issam Chebbi, secrétaire général du parti Al Joumhouri, incarcéré depuis février 2023 pour des accusations de complot contre l’État. Face à l’impossibilité d’obtenir le formulaire pour recueillir les 10 000 parrainages exigés, il a dû renoncer à sa candidature.
D’autres, comme Lotfi Mraihi, se voient exclus de la course électorale suite à des condamnations judiciaires. Mraihi, récemment condamné à huit mois de prison pour fraude électorale lors du scrutin de 2019, est désormais frappé d’une interdiction à vie de se présenter aux élections.
Cette élection s’annonce donc comme un moment crucial pour la démocratie tunisienne, mettant en lumière à la fois la vitalité de la scène politique et les défis auxquels le pays est confronté en matière de pluralisme et d’état de droit.
Aukmer
Présidentielle tunisienne 2024 : Une course serrée s’annonce avec près de 100 candidats
