À l’approche de l’élection présidentielle camerounaise prévue dans quinze mois, une décision administrative récente a provoqué une onde de choc dans le département du Mfoundi, cœur politique du pays. Le préfet Emmanuel Djikdent Mariel a signé un arrêté qui a immédiatement déclenché une controverse, exacerbant les tensions déjà existantes dans le paysage politique national.
Le texte en question octroie aux autorités le pouvoir de bannir du Mfoundi toute personne soupçonnée d’inciter à la “rébellion contre les institutions républicaines” ou de porter atteinte à leur intégrité de manière “périlleuse”. Ces termes, considérés comme ambigus par de nombreux analystes, sont interprétés comme une potentielle entrave à la liberté d’expression, particulièrement celle des voix dissidentes.
La sphère numérique camerounaise s’est rapidement emparée du sujet, avec une majorité d’utilisateurs y voyant une stratégie du gouvernement pour étouffer toute contestation à l’aube d’un scrutin crucial. Des voix s’élèvent pour dénoncer une possible violation de la Constitution, craignant que cette mesure ne serve d’outil d’intimidation envers les opposants.
Le fait que cet arrêté cible spécifiquement le département du Mfoundi n’est pas fortuit. Cette région, qui englobe Yaoundé, la capitale, est un haut lieu de l’activisme politique et des rassemblements populaires. La mise en application de cette mesure pourrait donc considérablement entraver la capacité des forces d’opposition à mobiliser leurs partisans dans ce centre névralgique du pays.
Armand Ougock,