Le Tchad traverse actuellement une période de crise alimentaire aiguë, mettant à rude épreuve la population et le gouvernement. Face à cette situation alarmante, les autorités tchadiennes ont lancé une campagne d’urgence visant à soulager les couches les plus vulnérables de la société.
Dans les marchés de N’Djamena et à travers le pays, les prix des denrées alimentaires de base ont atteint des sommets vertigineux. Un kilo de maïs, aliment de base pour de nombreuses familles, se vend désormais à 1500 francs CFA. Pour une famille nombreuse, le coût quotidien de l’alimentation peut facilement dépasser les 3000 francs CFA, un montant considérable pour de nombreux ménages tchadiens.
Cette flambée des prix a suscité l’indignation des organisations de la société civile, qui accusent le gouvernement de complicité dans cette crise. Le Collectif contre la vie chère, en particulier, exige des mesures concrètes telles que la subvention des denrées alimentaires et la réduction des prix des produits pétroliers.
En réponse à ces critiques et à l’urgence de la situation, le gouvernement a lancé le 10 juillet une opération de distribution de nourriture et de transferts monétaires. Cette initiative, qui se poursuivra jusqu’à la fin de l’année, vise à atténuer les effets de la “période de soudure”, particulièrement difficile cette année.
Le ministre de la Santé publique, Abdelmadjid Abderahim, a souligné la complexité de la situation, citant des facteurs aggravants tels que les changements climatiques et la pression exercée par l’afflux de réfugiés et de déplacés. Il a également admis les limites de la capacité du Tchad à faire face à ces “défis multiples et variés”.
Cependant, malgré ces efforts gouvernementaux, la population tchadienne reste profondément affectée par cette crise. Chaque année, la période de soudure met à l’épreuve le budget des ménages, mais cette année semble particulièrement difficile.
Alors que le gouvernement tente de gérer cette crise à court terme, des questions persistent quant aux solutions à long terme pour assurer la sécurité alimentaire du pays. Le Tchad devra probablement envisager des réformes structurelles et rechercher un soutien international accru pour surmonter ces défis chroniques et construire une résilience durable face aux crises alimentaires récurrentes.
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