Economie

Reconstruction du Pont de Palar, le projet confronté à des défaillances contractuelles

Depuis le 19 mars 2024, le chantier de reconstruction du Pont de Palar et de ses accès sur le Mayo Kalliao est totalement suspendu. régionale.
Le projet, d’une envergure considérable, prévoit la construction d’un pont de 70 mètres de long ainsi que l’aménagement de 430 mètres de voies d’accès. Financé intégralement par le Budget d’Investissement Public (BIP) du Ministère des Travaux Publics, ce chantier représente un investissement total de 4 505 708 074 FCFA TTC.
La genèse du projet remonte au 31 mai 2021 avec le démarrage de la phase d’études, suivie le 30 mars 2022 par le commencement effectif des travaux. Le planning contractuel, réparti sur 16 mois au total, prévoyait 4 mois pour les études et 12 mois pour la réalisation des travaux. Ces délais, bien que serrés, semblaient réalisables pour une entreprise expérimentée.
Cependant, la réalité du terrain s’est avérée tout autre. Malgré l’accompagnement constant du Ministère des Travaux Publics, le projet a rapidement pris du retard, révélant les premières failles dans la gestion contractuelle.
Retards
Les chiffres parlent d’eux-mêmes et dressent un tableau particulièrement préoccupant de l’état d’avancement du projet. Au 25 août 2025, soit plus de trois ans après le démarrage des études, l’avancement global ne dépasse pas 7,08%. Cette performance dérisoire se décompose en 80,25% pour la phase d’études, désormais achevée, et seulement 4,47% pour la phase de travaux, qui constitue pourtant le cœur du projet.
Plus inquiétant encore, la consommation de délai atteint 342,89%, soit plus de trois fois le temps initialement prévu. Ces retards considérables traduisent une incapacité manifeste de l’entreprise à respecter ses engagements contractuels et à mobiliser les ressources nécessaires à la bonne exécution des travaux.
Le paradoxe est d’autant plus frappant que l’entreprise a bénéficié d’une avance de démarrage substantielle de 1 065 451 086 FCFA, représentant près du quart du montant total du contrat. Cette avance, destinée à faciliter le démarrage des travaux, n’a manifestement pas produit les résultats escomptés.
Au-delà des aspects purement techniques et financiers, cette situation génère un préjudice important pour les populations locales. Les habitants de la région, qui attendent depuis des années cette infrastructure prometteuse, voient leurs espoirs d’amélioration des conditions de transport et de développement économique local s’amenuiser.
Le Pont de Palar revêt une importance capitale pour le désenclavement de la région et le développement des échanges commerciaux. Son absence pénalise durablement l’économie locale et limite l’accès aux services essentiels pour les communautés riveraines du Mayo Kalliao.
Face à cette accumulation de manquements, la résiliation du contrat apparaît désormais comme la seule option viable pour débloquer la situation.
Aukmer

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