La rupture du Front des démocrates Camerounais (Fdc) avec son candidat investi Hiram Samuel Iyodi vient une fois de plus exacerber les tensions dans le contexte politique camerounais actuel. Le Fdc par la voix de son président Denis Emilien Atangana a tenu à clarifier les faits et à préciser sa position relative à l’élection présidentielle qui a eu lieu à la veille, à travers une conférence de presse ce 13 octobre 2025 au siège dudit parti.
L’ordre du jour a mis en avant plusieurs points clés, notamment la victoire annoncée du candidat du Rdpc, qui selon Denis Emilien Atangana, serait largement favorisé du fait d’une opposition éparse. Il dénonce l’opposition irresponsable qui, selon lui, trahit le peuple une fois de plus, la rupture entre le FDC et son candidat investi, Hiram Samuel Iyodi, ainsi que les perspectives pour les législatives et municipales de 2026.
Pour Denis Emilien Atangana, les tendances sur le terrain donnent Paul Biya largement vainqueur, répétant ainsi l’histoire de 1992 où l’opposition n’a pas réussi à faire tomber le régime en place.
Selon le président du Fdc, l’opposition pourtant déterminée et bien placée pour renverser le régime en place, a laissé passer une occasion en or en raison de ses divisions et de ses erreurs.
Par ailleurs, plusieurs loups se sont déguisés en agneaux dénonce-t-il pointant du doigt les leaders politiques et de la société civile qui ont apporté leur soutien aux vieux ennemis du changement : << ce sont les mêmes vieux acteurs politiques qui ont provoqué la défaite du peuple en 1992 qui sont en train de provoquer cette autre défaite de 2025 , on dit souvent que si un attaquant vous marque le même but avec le même dribble à plusieurs reprises, c'est que c'est votre équipe et sa défense qui ont un problème >> a-t-il ajouté.
Dans la perspective d’un nouveau mandat, le FDC, qui reconnaît sa défaite à cette élection, souhaite attirer l’attention du nouveau chef de l’État sur plusieurs urgences prioritaires.
Il préconise notamment la mise en place d’un gouvernement inclusif et ouvert, la nomination d’un jeune Premier ministre âgé de 40 ans au plus, la réduction de la taille du gouvernement à 30 membres au maximum, une amnistie générale pour les prisonniers politiques issus des crises post-électorales de 2018 et de la crise anglophone, ainsi que le report des prochaines élections municipales et législatives à juin 2026.
La rupture entre le Fdc et Hiram Iyodi
Comme le dit un adage, un malheur est toujours accompagné d’un autre, la rupture entre le Fdc et son candidat Hiram Samuel Iyodi semble couronner une série de déconvenues. Selon le président du Fdc, jusqu’au 31 juillet dernier, tout semblait pourtant parfait entre le parti et son candidat comme en attestait leur organisation quasi-parfaite lors de la présentation officielle dudit candidat investi dans un hôtel de la place. Les choses auraient pris un tournant désastreux lorsque le candidat a commencé à violer les engagements pris en commun. Au nombre des griefs , on peut citer , le non-respect de l’organigramme et de l’équipe de campagne, la confiscation de la direction de la campagne électorale qui revenait de droit au président du Fdc, la mise à l’écart progressive du directeur de la communication présenté par le Fdc, l’organisation non concertée de la levée des fonds de campagne électorale avec un autre parti politique.
Les lacunes du candidat
“Outre ces violations flagrantes, d’autres lacunes notables ont été observées chez le candidat, notamment un manque criant de préparation et de planification des activités de campagne, une insuffisance inexplicable des équipes de campagne, un manque de supports adéquats et un non-respect récurrent de la parole donnée.
Dans ce contexte, Denis Emilien Atangana a tenu à présenter ses excuses à l’ensemble du Fdc, ainsi qu’aux militants et sympathisants. Selon lui, le candidat Hiram Samuel Iyodi aurait lui-même précipité sa chute et serait animé par une volonté de sabotage du Fdc et de son projet de changement.
Un nouveau départ
Se tournant résolument vers l’avenir, le Fdc se prépare activement pour les législatives et municipales de 2026. Le parti entend mobiliser la jeunesse pour qu’elle conquière les mairies et siège au parlement: «Ne nous laissons plus enfermer dans le piège du tout ou rien à Etoudi”, a déclaré Denis Emilien Atangana. “Le pouvoir ne se trouve pas uniquement à Etoudi, il se trouve également dans les communes et à l’Assemblée nationale.”
Dans cette optique, le Fdc lance une vaste campagne nationale d’adhésion et d’inscription massive sur les listes électorales. C’est l’occasion pour les Camerounais de se mobiliser et de prendre part à la construction de leur avenir, a déclaré Denis Emilien Atangana.
Marcelle Ebanda
