À l’approche de l’élection présidentielle du 12 octobre, l’atmosphère politique se détériore dans le nord du Cameroun. Deux responsables administratifs ont récemment alerté les populations sur les risques de perturbations liées au contexte électoral, révélant les inquiétudes des autorités face à d’éventuels dérapages dans cette zone sensible du pays.
Le 6 octobre, le préfet de la Bénoué, Oumarou Haman Wabi, a lancé un avertissement ferme contre toute incitation à la violence susceptible de compromettre la stabilité locale. Le responsable administratif a indiqué avoir reçu des informations selon lesquelles un candidat et ses sympathisants prépareraient des actions de déstabilisation à Garoua durant et après le vote. Il a promis des sanctions rigoureuses contre les auteurs de tels agissements, réaffirmant la volonté de l’État de préserver l’ordre durant cette période cruciale.
Quarante-huit heures plus tard, son homologue du Mayo Danay, Anicet Fabrice Aoulambang, a également exprimé ses préoccupations concernant des actes de violence et d’intimidation observés à Yagoua, où des incidents auraient éclaté sous prétexte d’enthousiasme électoral.
Tchiroma au cœur des préoccupations
Ces mises en garde surviennent dans un contexte marqué par l’ascension d’Issa Tchiroma Bakary, enfant de Garoua, dont les rassemblements attirent des participations massives. L’ancien membre du gouvernement, désormais concurrent de Paul Biya, s’impose comme l’un des principaux opposants et adopte une posture combative. Lors d’un meeting, il a promis de défendre fermement le verdict populaire dès le soir du scrutin, jurant de ne pas accepter une éventuelle fraude.
Ce discours vigoureux mobilise ses supporters mais préoccupe les responsables locaux, qui craignent une escalade. Le 6 octobre, un militant politique connu pour son engagement en faveur de Tchiroma, Aboubakar Ousmane Mey, a été appréhendé à Garoua alors qu’il organisait une activité de campagne.
La capitale n’est pas épargnée par ces tensions. Le préfet du Mfoundi a confirmé l’arrestation d’Abdoulallah Aboubakar, sympathisant de Tchiroma, poursuivi notamment pour dégradation d’affiches électorales. Une séquence vidéo largement diffusée le montre en train de détruire des supports de campagne du président sortant candidat.
Entre vigilance accrue, interpellations et radicalisation des positions, le ton monte à mesure que le jour du vote se rapproche. Les régions septentrionales, traditionnellement favorables au pouvoir en place, pourraient constituer l’un des théâtres les plus délicats de cette consultation électorale.
Aukmer
Présidentielle 2025, climat tendu dans les régions septentrionales, craintes de débordements

