Issa Hayatou, ancien président de la Confédération africaine de football (CAF), s’est éteint le 8 août en France à l’âge de 78 ans. Originaire de Garoua au Cameroun, il est décédé à l’Hôpital américain de Paris des suites d’un arrêt cardiaque, après plusieurs mois de traitement.
Hayatou a marqué l’histoire du football africain pendant près de 30 ans, de 1988 à 2017. Au cours de sa carrière, il a occupé des postes clés, notamment celui de président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) et de président par intérim de la FIFA. Son influence s’étendait bien au-delà des frontières du Cameroun, faisant de lui une figure respectée sur la scène internationale du football.
Reconnu pour son rôle dans la diplomatie sportive, Hayatou était un proche collaborateur du président camerounais Paul Biya. Jusqu’à son décès, il présidait le conseil d’administration de l’Académie nationale de football (Anafoot), une position qui témoignait de son engagement continu pour le développement du football dans son pays.
La disparition d’Issa Hayatou laisse un vide dans le monde du football africain, où il était considéré comme un véritable pilier. Son héritage et son impact sur le développement du sport sur le continent resteront longtemps dans les mémoires.
Issa Hayatou a commencé sa carrière en tant qu’athlète, excellant en athlétisme et en basketball dans sa jeunesse. Il est ensuite passé à l’administration sportive, devenant le plus jeune secrétaire général de la Fédération camerounaise de football à seulement 28 ans.
Sous la présidence de Hayatou, la CAF a connu une expansion significative. Le nombre d’équipes participant à la Coupe d’Afrique des Nations est passé de 8 à 16, puis à 24, augmentant ainsi la visibilité du football africain. Il a également contribué à l’augmentation du nombre de places allouées à l’Afrique en Coupe du Monde, passant de deux à cinq.
Controverses
Malgré ses accomplissements, le règne de Hayatou n’a pas été exempt de controverses. Il a fait face à des allégations de corruption, notamment lors de l’attribution des droits de diffusion de la Coupe du Monde. Ces accusations ont contribué à sa défaite lors de l’élection à la présidence de la CAF en 2017, mettant fin à son mandat de 29 ans.
Hayatou a joué un rôle important dans la modernisation du football africain. Il a supervisé l’introduction de nouvelles compétitions comme la Ligue des Champions de la CAF et la Coupe de la Confédération, calquées sur le modèle européen.
En tant que vice-président de la FIFA, Hayatou a renforcé la position de l’Afrique dans les instances dirigeantes du football mondial. Il a notamment joué un rôle clé dans l’attribution de la Coupe du Monde 2010 à l’Afrique du Sud, une première pour le continent africain.
Sous sa direction, la CAF a encouragé le développement des infrastructures footballistiques à travers le continent, contribuant à l’amélioration des stades et des centres d’entraînement dans plusieurs pays africains.
L’héritage d’Issa Hayatou est complexe, mêlant des avancées significatives pour le football africain et des critiques sur sa longévité au pouvoir et sa gestion. Néanmoins, son impact sur le développement et la reconnaissance du football africain au niveau mondial reste indéniable.
Armand Ougock
Le monde du football pleure Issa Hayatou, figure emblématique du sport africain
