Par Armand Ougock
L’élite ingrate, inaccessible, méchante et radine du Grand-Mbam pousse la jeunesse à bout.
À l’approche de l’élection présidentielle de 2025 au Cameroun, une nouvelle dynamique politique émerge dans le département du Mbam-et-Inoubou, situé dans la région du Centre. Traditionnellement bastion du parti au pouvoir, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (Rdpc), cette zone semble aujourd’hui prête à rompre avec son allégeance historique au président Paul Biya.
Le 26 juillet 2024, une réunion cruciale s’est tenue à Yaoundé, rassemblant des élites, des jeunes cadres, des hommes d’affaires, des chefs traditionnels et des leaders d’opinion du Grand-Mbam. L’objectif était de dresser un bilan de leurs quarante années de soutien au régime de Biya, communément appelé le “Renouveau”.
Le constat est amer : malgré leur loyauté indéfectible et leur rôle de “première barrière infranchissable” face à l’opposition, les ressortissants du Grand-Mbam estiment avoir été systématiquement marginalisés et dupés par le pouvoir central. Ils dénoncent un retard de développement flagrant de leur région et une série d’humiliations infligées à leurs élites.
Le mémorandum issu de cette réunion, adressé directement au président Biya, énumère une longue liste de griefs. Parmi eux, on note la destitution de personnalités Mbamoises de postes clés, la destruction d’entreprises locales, et l’absence de nominations à des postes de direction dans les entreprises d’État.
Face à ce qu’ils perçoivent comme une trahison, les leaders du Grand-Mbam ont pris une décision sans précédent : conditionner leur soutien à Paul Biya pour l’élection de 2025. Leurs revendications incluent la création d’une nouvelle région administrative, des nominations stratégiques, des projets d’infrastructure majeurs et un meilleur accès à l’éducation supérieure pour leur jeunesse.
Cette prise de position marque un tournant potentiel dans la politique camerounaise. Si le Grand-Mbam, longtemps considéré comme un fief imprenable du RDPC, venait à retirer son soutien, cela pourrait significativement affaiblir la position du président Biya, au pouvoir depuis 1982.
Alors que le Cameroun se prépare pour cette élection cruciale, la réaction du gouvernement à ces revendications sera scrutée de près. Elle pourrait non seulement déterminer l’issue du scrutin de 2025, mais aussi redéfinir les dynamiques politiques régionales dans le pays. Le Grand-Mbam menace de retirer son soutien à Paul Biya : Un tournant politique majeur au Cameroun.
Nous vous invitons à lire le dossier spécial qui sera consacré à cette actualité brûlante dans la prochaine édition du journal Transition du lundi 5 aout 2024.