Le 22 juillet, à l’hôtel Suita de Yaoundé, s’est tenue une cérémonie marquante présidée par le secrétaire général du Ministère de la Santé publique, représentant le ministre Dr Manaouda Malachie. Cette cérémonie a officiellement lancé l’évaluation du système national des soins d’urgence du Cameroun, une initiative cruciale pour l’amélioration des services de santé dans le pays.
Malgré les efforts déployés ces dernières années, notamment la création du Centre des urgences de Yaoundé (Cury) en 2014 et l’amélioration du plateau technique, le système de santé camerounais fait toujours face à de nombreux défis. Parmi ceux-ci, on note le manque de soins de qualité, des infrastructures inadéquates, un manque de professionnalisme chez certains agents de santé, et une insuffisance dans la promptitude et l’efficacité des soins d’urgence.
Cette évaluation, la deuxième depuis 2017, vise à identifier précisément les domaines nécessitant une amélioration et à proposer des solutions concrètes. Elle s’inscrit dans la vision du président Paul Biya pour un Cameroun émergent à l’horizon 2035, reconnaissant qu’un système de santé performant est essentiel au développement national.
Le secrétaire général, Louis Richard Njock, a souligné l’importance de renforcer la résilience du système de santé, particulièrement à la lumière des leçons tirées de la pandémie de COVID-19. Il a mis en avant plusieurs priorités, notamment la mise en œuvre de la couverture sanitaire universelle, l’amélioration de l’efficacité des soins d’urgence sans préfinancement, la motivation du personnel, et la lutte contre la corruption dans le secteur de la santé.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l’Agence Coréenne de Coopération Internationale (KOICA) ont réaffirmé leur soutien à cette initiative. Le représentant de l’OMS a souligné l’importance des services d’urgence de qualité pour sauver des vies et respecter les droits humains fondamentaux.
Dans son allocution, le Sécretaire général, Louis Richard Njock, ex directeur de l’hôpital central,n’a pas manqué de rappeler les dégâts collatéraux causés par le Covid 19 , lesquels ont mis encore en avant la problématique de la fragilité des systèmes de santé même les plus évolués face aux urgences de santé publique. Le temps est alors pour les États de renforcer son système de santé pour le rendre plus résilient.
Pour le représentant de l’OMS, De nombreux décès peuvent être évités si les services d’urgences de qualité sont disponibles. La mise en place du système National de soins d’urgences fonctionnel favorise également le respect des droits humains par l’octroi à tout individu des soins qui le maintiennent en vie ou améliore son système vital.
L’OMS s’engage donc, en collaboration avec la Koica à accompagner le Ministère de la Santé publique, le gouvernement Camerounais pour la mise en œuvre de ce système d’urgences pour la réalisation de l’ODD 3.
Dr Tania Bissouma , coordinateur de la Planification des politiques sanitaire à l’OMS , quant à elle cette analyse est une plus-value qui permettra de savoir avec exactitude là où le besoin de renforcement s’impose en terme de ressources humaines, les formations, les infrastructures et tous les services supports afin d’apporter une solution.
Cette évaluation représente une étape cruciale dans l’amélioration du système de santé camerounais, visant à renforcer les capacités en ressources humaines, en formation, en infrastructures et en services de support. L’objectif final est de créer un système de soins d’urgence plus efficace et accessible, contribuant ainsi à la réalisation de l’Objectif de Développement Durable 3 sur la santé et le bien-être.
Marcelle Ebanda