Le sort de Steve Akam, alias Ramon Cotta, un activiste camerounais des réseaux sociaux, suscite de vives inquiétudes depuis sa disparition présumée le 21 juillet dernier. Connu pour ses vidéos TikTok critiquant les autorités camerounaises, Cotta vivait au Gabon depuis une décennie.
La dernière trace de Cotta remonte à une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, où on le voit menotté et entouré de policiers camerounais au poste frontière entre le Gabon et le Cameroun, dans la ville de Kye-Ossi. Depuis, le silence des autorités camerounaises quant à sa localisation et son état alimente les craintes d’une disparition forcée.
Les avocats de Cotta, ainsi que des organisations de défense des droits humains comme le REDHAC et des figures de l’opposition telles que Maurice Kamto, exigent des autorités qu’elles révèlent immédiatement où se trouve l’activiste. Ils soupçonnent un renvoi extrajudiciaire du Gabon vers le Cameroun, privant ainsi Cotta de toute protection légale.
Cette affaire s’inscrit dans un contexte de répression croissante de la liberté d’expression au Cameroun, particulièrement à l’approche des élections de 2025. Le gouvernement a récemment multiplié les mesures restrictives, interdisant des coalitions d’opposition, arrêtant des artistes et des activistes, et menaçant ceux qui critiquent les institutions étatiques.
La communauté internationale, par la voix de Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, appelle à garantir la libre expression des opinions politiques dans le processus électoral à venir.
Face à cette situation alarmante, les défenseurs des droits humains exhortent les autorités camerounaises à confirmer la détention de Ramon Cotta, à révéler le lieu où il se trouve, et à le libérer dans le respect de ses droits fondamentaux. La disparition forcée, rappelons-le, expose les victimes à de graves dangers et constitue une violation flagrante des droits de l’homme.
Armand Ougock