Le gouvernement camerounais vient de réaffirmer sa position sur la liberté d’expression dans le pays, soulignant à la fois les progrès réalisés et les limites à ne pas franchir. Par le biais d’un communiqué officiel publié par le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, l’exécutif réagit à ce qu’il perçoit comme une recrudescence de propos irrespectueux envers les institutions de l’État et celui qui les incarne, notamment le président de la République.
Le communiqué du gouvernement met en avant l’évolution démocratique du Cameroun depuis la fin du monolithisme politique, attribuant un rôle prépondérant au Président Paul Biya dans ce processus. Le gouvernement cite comme preuves de cette ouverture la diversification du paysage médiatique et la multiplication des partis politiques.
Toutefois, le communiqué établit clairement des bornes à cette liberté nouvellement acquise. Il condamne fermement les propos jugés injurieux ou offensants envers les institutions étatiques, en particulier ceux visant le chef de l’État. Le gouvernement qualifie ces comportements d’inacceptables, même lorsqu’ils émanent de personnalités influentes.
Cette prise de position intervient dans un contexte tendu, peu après que le préfet du Mfoundi a menacé de réprimer les critiques envers les institutions. Le gouvernement semble ainsi chercher un équilibre délicat entre la promotion d’une société ouverte et la préservation de l’ordre institutionnel.
Le communiqué soulève des questions cruciales sur les contours de la liberté d’expression dans une démocratie en construction. Il pourrait annoncer un durcissement de l’attitude gouvernementale face aux critiques jugées excessives, tout en réaffirmant l’engagement du pays envers les principes démocratiques.
Armand Ougock
Entre démocratie et respect des institutions : le gouvernement redéfinit les règles du débat public
