C’était censé être un simple rassemblement de l’équipe nationale. Mais ce qui s’est passé à l’aéroport de Douala ce lundi restera dans les annales comme l’un des épisodes les plus surréalistes du football camerounais.
« On ne s’attendait vraiment pas à ça », écrit dans notre messagerie WhatsApp, un joueur présent dans la tanière et ayant fortement requis l’anonymat.
L’international camerounais poursuit, « on avait reçu nos plans de vol, on pensait retrouver le staff à Douala comme à notre arrivée. Et puis, tout a basculé.»
Ce que les Lions ignoraient, c’est qu’en coulisses, une véritable partie d’échecs se jouait entre la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) et le ministère des Sports et de l’Education physique (Minsep).
« Vendredi, Narcisse Mouellé Kombi nous a convoqués pour une réunion d’urgence », révèle un cadre technique du ministère.
Toujours selon le cadre du Minsep, « il était question de ne rien laisser filtrer dans sa stratégie. Le Minsep était déterminé à ce que l’équipe aille à Yaoundé, pas à Douala. Il nous a dit qu’il allait « peser de tout son poids’ pour que ça se fasse. »
Le plan était simple mais audacieux : intercepter les joueurs dès leur arrivée à l’aéroport de Douala et les conduire directement à Yaoundé.
« On a reçu l’ordre de sécuriser l’opération », témoigne un officier de police rencontré ce mardi en compagnie de l’agent du Minsep.
Selon les deux sources, Narcisse Mouellé Kombi est allé très loin dans son règlement de comptes.
« Le gouverneur impliqué dans l’affaire par le Minsep, a dit à nos collègues de Douala que c’était une affaire d’État. On ne posait pas de questions », poursuit l’officier de police.
À leur descente d’avion, les Lions ont vite compris que quelque chose clochait.
« On nous a confisqué nos téléphones », poursuit le joueur. « On nous a dit que c’était pour notre sécurité. Ensuite, on nous a fait monter dans des véhicules. Au début, on pensait aller à l’hôtel La Falaise comme prévu. Mais rapidement, on a réalisé qu’on prenait la direction de Yaoundé. »
Pendant ce temps, à la Fecafoot, c’était la panique. « On a essayé de joindre les joueurs pendant des heures », confie un membre du staff fédéral. « Personne ne répondait. C’est comme s’ils s’étaient volatilisés. »
Ce n’est que plusieurs heures plus tard que la vérité a éclaté au grand jour, provoquant un tollé dans le monde du football camerounais.
« Tout ça pour une histoire d’argent », soupire un proche du dossier au ministère des Finances. « Le ministre veut contrôler les dépenses, les surfacturations… En trois jours à Yaoundé, avec l’hébergement au Hilton, la location de véhicules, etc., il y avait beaucoup à gagner pour certains. »
Cette affaire laisse un goût amer à de nombreux acteurs du football camerounais. « On est devenus les pions d’un jeu politique », conclut le joueur. « Ce n’est pas le sport qui gagné avec un tel spectacle, c’est la politique. »
La Fecafoot a publié un communiqué indiquant que sur les 16 joueurs attendus, 5 avaient passé la nuit à l’hôtel Best Western de Douala.
La délégation Namibienne a annoncé son arrivée à Douala mercredi matin à partir de la métropole économique du Cameroun, elle va rallier Garoua dans le nord du pays à quelques 1000 km de Yaoundé où devrait se tenir le match du 7 septembre prochain.
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