Dans un communiqué récent, le Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC) a vivement réagi aux sanctions imposées par le Conseil national de la Communication (CNC) lors de sa 43ème session ordinaire. Ces mesures, qui visent cinq médias et plusieurs journalistes, varient d’avertissements à des suspensions pouvant aller jusqu’à six mois.
Le SNJC, fidèle à sa mission de défense des intérêts des professionnels des médias, exprime plusieurs préoccupations majeures. Tout d’abord, le syndicat souligne que ces sanctions ciblent principalement les émissions de débats et de grande écoute, ce qui soulève des questions sur la volonté de restreindre l’espace de liberté des journalistes, des médias et, par extension, des citoyens.
Marion Obam, présidente nationale du SNJC, dénonce cette “répression répétitive des médias” qui, selon elle, n’a pas d’impact réel sur l’amélioration des contenus diffusés ni sur le respect de l’éthique et de la déontologie. Le syndicat s’interroge également sur les motivations profondes du CNC, notamment face à l’absence de suivi des journalistes sanctionnés, dont certains ont même été assassinés.
Le SNJC rappelle l’importance d’une autorégulation par les pairs, conformément à la Charte du journaliste de Munich de 1971. Il déplore l’absence d’une véritable concertation pour établir une institution d’autorégulation légitime et indépendante.
Par ailleurs, le syndicat s’inquiète du sort des travailleurs mis au chômage pour de longues périodes suite à ces sanctions. Il souligne que son objectif principal est d’assainir la profession pour permettre à la presse de remplir son rôle important dans la formation d’une conscience démocratique.
Ce communiqué du SNJC met en lumière les tensions persistantes entre les instances de régulation et les professionnels des médias au Cameroun. Il soulève des questions fondamentales sur l’équilibre entre la régulation nécessaire et la préservation de la liberté de la presse, essentielle à toute démocratie dynamique.
Armand Ougock