Le Burkina Faso a été secoué samedi dernier par l’enlèvement de trois personnalités influentes : le journaliste Alain Traoré, connu sous le nom d’« Alain Alain », et deux officiers de l’armée, le lieutenant-colonel Yves Didier Bamouni et le colonel Jules Hato Syan.
Alain Traoré, animateur de la populaire chronique « Le défouloir » sur Radio Oméga, a été enlevé à son domicile vers 5h00 du matin. Selon la direction de la radio, des individus armés et masqués, prétendant être des agents de l’Agence nationale des renseignements, ont promis de le ramener avant son émission prévue à 8h00. Trois jours plus tard, le journaliste reste introuvable.
Plus tard dans la journée, le lieutenant-colonel Bamouni et le colonel Syan ont été kidnappés à leur tour. Bamouni, figure importante de l’armée burkinabè, était récemment revenu du Niger où il avait été envoyé dans le cadre d’accords de défense entre pays sahéliens. Il se préparait pour un stage en Italie en vue d’une promotion au grade de colonel.
Bamouni est connu pour son rôle dans la lutte contre le terrorisme djihadiste. Sous la présidence de Roch Marc Christian Kaboré, il dirigeait le Centre national d’entraînement commando de Pô. Il a ensuite été nommé à la tête des opérations du théâtre national anti-jihadiste pendant la transition du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.
Ces disparitions soulèvent de nombreuses questions sur la sécurité et la stabilité du pays, déjà fragilisé par la menace terroriste. Les autorités n’ont pas encore communiqué officiellement sur ces enlèvements, laissant place à de multiples spéculations.
AUKMER
Burkina Faso : Inquiétudes après la disparition d’un journaliste et de deux officiers
