Une affaire troublante d’inconduite policière a été mise au jour par une lettre de l’honorbale Peter William Mandio, député à l’Assemblée Nationale du Cameroun. Daté du 18 mars 2025, ce document du député Peter William Mandio expose des violations alarmantes des droits humains au Commissariat Central N°4 d’Ekounou à Yaoundé.
La lettre, adressée au Délégué Général à la Sûreté Nationale Martin Mbarga Nguélé, détaille l’expérience bouleversante de Hiek Joseph Martial, qui a été soumis à de graves sévices après avoir été accusé du vol du téléphone d’un policier — une accusation qu’il nie fermement.
Selon le récit du député, Martial a été interpellé par l’Inspecteur de police BEKONO le 6 mars 2025, vers 20h, près du carrefour d’Ekounou. L’officier prétendait que Martial avait volé son téléphone la veille, bien que l’accusé ait été absent de Yaoundé au moment du vol présumé. Bien que surpris par cette accusation, Martial a volontairement accompagné l’officier au commissariat pour clarifier la situation.
Brutalité
Ce qui a suivi fut une démonstration choquante de brutalité. À son arrivée au commissariat, Martial aurait été « violemment battu par une horde de policiers » avant d’être jeté en cellule. Il y est resté quatre jours consécutifs sans interrogatoire, coupé de tout contact extérieur, et souffrant de blessures au tympan et aux côtes.
Lorsque la famille a engagé Maître FENDJU MONKE Eric pour enquêter, ils ont découvert des irrégularités troublantes. La Commissaire Centrale Christine Mindjom a refusé de rencontrer l’avocat, le dirigeant vers un enquêteur qui a révélé qu’aucune plainte formelle n’avait même été déposée contre Martial. L’avocat s’est ensuite vu refuser le droit de participer à l’interrogatoire de son client.
La situation est devenue plus bizarre lorsque la police aurait trouvé une autre « victime » — une Inspectrice Principale de Police nommée AFOUMBA née NDZOULI — qui prétendait également que Martial avait volé son téléphone. La lettre du député demande avec pertinence comment Martial aurait pu devenir « le voleur des téléphones des policiers du même Commissariat », notant la circonstance particulière que « ces derniers ne crient jamais et ne poursuivent jamais leurs voleurs ».
Détention illégale
Lorsqu’elle a été confrontée par téléphone, la Commissaire Mindjom aurait défendu ses subordonnés, prétextant une coupure d’électricité de quatre jours à Ekounou qui les aurait empêchés de procéder à un interrogatoire. Plus alarmant encore, le 15 mars, elle aurait fait extraire Martial de sa cellule de force pour obtenir un « Certificat médical d’office contestable » destiné à dissimuler les preuves de torture.
La lettre du député se conclut par une demande formelle d’enquête administrative sur ces graves violations, soulignant que les caméras de surveillance au carrefour Ekounou pourraient potentiellement prouver l’innocence de Martial.
Cette affaire révèle les abus persistants de brutalité policière, de détention arbitraire et d’entrave à la justice au Cameroun — des pratiques qui sapent l’état de droit et les droits fondamentaux des citoyens.
Armand Arou