Le samedi 9 août 2025, l’hôtel Djeuga Palace à Yaoundé a abrité la célébration de la 31e édition de la Journée internationale des Peuples Autochtones. Cette 31e édition, placée sous le thème, « les peuples Autochtones et l’Intelligence Artificielle : défendre les droits, façonner l’avenir », a été présidée par la Ministre des Affaires sociales, Pauline Irène Nguene, en présence d’une pléthore de personnalités, notamment le représentant résident de l’IAI, Armand Claude Abanda, les représentants des ONG, de la société civile et du Minepded.
Il s’agissait de réaffirmer l’engagement et la détermination du Cameroun à promouvoir l’inclusion sociale des individus et des communautés autochtones, notamment les Baka, Bagyeli et Mbororos, en évaluant de manière rigoureuse les programmes et projets les concernant et en identifiant les mesures appropriées pour renforcer l’efficacité des politiques publiques. L’objectif était également de prendre en compte les perspectives des peuples autochtones et de faciliter leur participation active à la prise de décisions qui les concernent.
Les peuples autochtones sont confrontés à des défis majeurs face à la mondialisation et à l’urbanisation croissante. La perte de leurs terres, la dégradation de leur environnement et la marginalisation économique et sociale sont autant de menaces qui pèsent sur leur bien-être. Pour sensibiliser la communauté internationale à ces enjeux et promouvoir leurs droits, les Nations Unies ont institué la Journée internationale des peuples autochtones.
Des avancées significatives pour les peuples autochtones
La présentation des rapports d’activités par le Directeur de la Solidarité Nationale et du Développement Social a ému plusieurs, celui-ci a mis en évidence les progrès accomplis en matière de protection sociale pour les communautés autochtones. Il a notamment souligné que, grâce à plusieurs initiatives mises en place et à une concertation efficace, des avancées significatives ont été réalisées dans le domaine de l’éducation, avec la mise en place d’écoles maternelles et primaires publiques et inclusives dans toutes les communes. Par ailleurs, des progrès ont également été constatés en matière de santé et de développement de sous-activités génératrices de revenus. D’ailleurs, le 5 Août 2025, Pauline Irène Nguene a procédé à la remise d’appuis aux structures d’encadrement des peuples autochtones au cours de laquelle les bénéficiaires ont reçu des aides nutritionnelles, scolaires et autres.
Le sujet des peuples autochtones étant une priorité sociale mondiale, c’est dans la même veine, que l’un des leaders des peuples autochtones a présenté les résultats de la 16e Conférence des Parties (COP 16) sur la lutte contre la désertification, qui s’est tenue en décembre 2024 en Arabie saoudite, à Riyad, et qui a rassemblé environ 24 000 participants. Cette conférence visait à intensifier les efforts mondiaux pour combattre la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse. La délégation camerounaise, composée d’une dizaine de personnes, a pris part à ces travaux.
Formation en TIC et en intelligence artificielle
L’institut Africaine d’informatique (IAI) étant un partenaire majeur du Minas pour la cause des peuples autochtones, plusieurs jeunes ont déjà bénéficié de la formation en TIC et en IA :
« Notre rôle était d’accompagner la Ministre des Affaires sociales Pauline Irène Nguene pour la formation de 1000 personnes autochtones et à ce jour nous en avons formé 650, la formation est prévue sur l’étendue du territoire national, cela ne suffit pas, il faut former et sensibiliser pour ne pas sombrer à la dérive de la mauvaise utilisation de l’IA », a déclaré Armand Claude Abanda.
« C’est une belle vision d’accompagner cette communauté », a-t-il poursuivi.
Toutefois, le représentant de l’IAI a réitéré l’engagement de l’IAI à accompagner le MINAS dans cette démarche citoyenne et institutionnelle.
Au cours de cette cérémonie, une cinquantaine de bénéficiaires de la formation en TIC et en intelligence artificielle ont reçu leurs attestations. « Nous avons fait cette formation en deux phases, nous avons acquis des connaissances en Excel, en Word, et nous avons eu des cours théoriques et pratiques au centre de l’IAI », a témoigné Adamou Boubari, l’un des récipiendaires.
Par ailleurs, la Ministre des Affaires sociales Pauline Irène Nguene a également été honorée d’un prix spécial décerné par l’IAI pour son engagement.
Message du Secrétaire général des Nations unies
Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, dans son message rapporté par l’envoyé spécial du centre des Nations unies pour les droits de l’Homme et la démocratie en Afrique Centrale, à l’occasion de la 31e édition de cette journée, souligne l’importance des peuples autochtones en tant que gardiens des savoirs anciens et protecteurs de la biodiversité. Il aborde le thème de l’intelligence artificielle (IA) et ses implications pour les peuples autochtones, notant que l’IA peut être bénéfique pour préserver les langues et les terres ancestrales, ainsi que pour lutter contre les changements climatiques. Cependant, il insiste sur la nécessité de développer et de gouverner l’IA de manière inclusive, éthique et juste, en protégeant les droits des peuples autochtones et en favorisant leur inclusion réelle dans les applications de l’IA. Le message appelle à bâtir un avenir où la technologie préserve les cultures et les savoirs autochtones, protège les droits et fait progresser la dignité pour les générations futures.
Pour Pauline Irène Nguene, l’intelligence artificielle est un catalyseur et un enjeu majeur pour le développement durable. «Les jeunes autochtones pourront contribuer à la surveillance forestière et contribuer efficacement à la conservation de la biodiversité », a-t-elle déclaré.
Les politiques publiques devront faire preuve de flexibilité et d’activités pour prendre en compte cette nouvelle avancée technologique et envisager sereinement sa faisabilité dans les initiatives concrètes de protection sociale des peuples autochtones comme le veut la politique sociale du chef de l’Etat Paul Biya qui est de faire de l’inclusion sociale une priorité d’action gouvernementale.
Marcelle Ebanda