Economie

Finances publiques au service de la biodiversité, le Minfi et le PNUD lancent l’initiative Biofin

La capitale politique du Cameroun, Yaoundé, a été le théâtre de l’atelier de lancement officiel de l’initiative de financement de la biodiversité au Cameroun, ce 29 juillet 2025, à l’hôtel Hilton. Mis en œuvre par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), parrainé par le Ministère des Finances et le Ministère de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement Durable (Minepded), cet atelier a été présidé par le Ministre des Finances, Louis Paul Motaze, en présence d’une pléthore de personnalités, notamment le Ministre de l’Environnement, Hele Pierre, et le Représentant Résident du PNUD, Mathieu Ciowela.

Le Cameroun est un véritable havre de biodiversité, où les forêts tropicales luxuriantes, les savanes ensoleillées et les écosystèmes aquatiques débordent de vie. Cependant, derrière cette façade luxuriante se cache une réalité alarmante, celle du triple fléau planétaire : la perte de la biodiversité, le changement climatique et la pollution. La biodiversité camerounaise est mise en danger par la déforestation, souvent causée par l’agriculture intensive, l’exploitation forestière non durable et l’urbanisation galopante, la pollution et les effets du changement climatique.
Les chiffres sont alarmants : l’impact négatif dû aux investissements est estimé à environ 824 milliards de dollars par an, alors que les investissements positifs pour la biodiversité n’atteignent pas 140 milliards de dollars par an. Pour y remédier, plusieurs initiatives ont été mises en œuvre pour la préservation de la biodiversité. Le Ministre des Finances a rappelé, dans son discours de circonstance, la rencontre du 4 avril 2023, pendant laquelle le Cameroun a entrepris sa préparation à l’accès au financement vert et innovant.
L’objectif de cet atelier était de renforcer la compréhension commune des enjeux, des objectifs et de la méthodologie Biofin, notamment autour des quatre composantes clés : l’analyse des dépenses pour la biodiversité, l’estimation des besoins de financement et du plan national de financement de la biodiversité, la création d’une dynamique d’appropriation partagée et d’engagement mutuel en instaurant un dialogue structuré et durable entre les acteurs publics, privés, communautaires et internationaux autour du financement durable de la biodiversité au Cameroun.

Le projet Biofin, lancé en 2013 par le PNUD, couvre 133 pays dans le monde, dont 91 gouvernements sont inscrits. Ce projet, qui constitue une étape importante pour le Cameroun dans la mise en œuvre du cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal, collabore avec les pays afin de créer des solutions de financement durable permettant non seulement de protéger la biodiversité mais également de la faire progresser.
Les estimations des besoins mondiaux pour la biodiversité sont évaluées à plus de 700 milliards de dollars par an. Pour le PNUD, aucun effort ne doit être ménagé, il faut multiplier les efforts, il faut agir urgemment pour sauver la biodiversité. « La réussite de ce projet ne dépendra pas seulement de la qualité des rapports ou des ateliers, mais de notre capacité collective à agir ensemble, à briser les silos, à valoriser la biodiversité et ses services pour soutenir le développement durable », a déclaré le Représentant Résident du PNUD, Mathieu Ciowela.

Le Ministre Hele Pierre a exprimé sa satisfaction : « C’est une très bonne nouvelle pour moi en tant que Ministre de l’Environnement, car cela fait longtemps que nous philosophons sur ce sujet et je vois qu’à partir d’aujourd’hui, les choses se concrétisent avec ce financement. C’est une excellente chose que le Ministère des Finances ait permis d’obtenir des ressources pour le lancement de l’initiative Biofin ».

Le lancement de Biofin est une preuve tangible que le Cameroun fait de la biodiversité une priorité majeure du développement, conformément à la stratégie nationale de développement 2030 du Président Paul Biya et en parfaite cohérence avec le cadre mondial de la biodiversité de l’Union mondiale pour la conservation de la nature et les Objectifs de Développement Durable (ODD).
Le Ministre Louis Paul Motaze a exhorté toutes les parties prenantes — administration publique, partenaires techniques et financiers, organisations non gouvernementales, jeunes, etc. — à contribuer efficacement à la réussite de ce projet Biofin, car, dit-il, « sauver la biodiversité et la planète est l’affaire de tous et de chacun ».
Marcelle Ebanda

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