Société

Cameroun : Violente répression d’un mouvement d’humeur à Sosucam

Les travailleurs agricoles en grève réclament justice et de meilleures conditions de travail
Une vague de tension et de violence secoue actuellement les localités de Mbandjock et Nkoteng, dans la région du Centre du Cameroun, où les travailleurs agricoles de la Société Sucrière du Cameroun (Sosucam) sont engagés dans un mouvement de grève depuis une dizaine de jours. Les revendications des grévistes portent principalement sur l’augmentation du salaire de base à 105 000 FCFA par ouvrier et la libération de leurs collègues emprisonnés à Nanga-Eboko. Cependant, la réponse des autorités et de la direction de l’entreprise a été marquée par une répression violente, exacerbant les tensions sur le terrain.

Une répression brutale et des tensions qui montent

Selon des témoignages recueillis sur place, des centaines de gendarmes anti-émeutes et de policiers ont été déployés en renfort, équipés de matériel de maintien de l’ordre. Les forces de sécurité ont été accusées d’user de violence excessive pour disperser les grévistes. Un témoin à Nkoteng a confirmé le décès d’un employé des champs, un travailleur Moundang, dont la mort a provoqué une colère généralisée parmi ses collègues et attisé les tensions déjà vives.
Les travailleurs, majoritairement issus des champs, dénoncent des conditions de travail précaires et réclament des améliorations. Cependant, leur mouvement de protestation a été sévèrement réprimé, les privant même de leurs espaces de détente traditionnels. En effet, le sous-préfet de Nkoteng a interdit l’accès aux bars où les ouvriers avaient l’habitude de se retrouver, les contraignant à rester chez eux et limitant ainsi leurs possibilités de se distraire ou de s’organiser.
Les grévistes insistent sur la nécessité d’un salaire de base décent, fixé à 105 000 FCFA, afin de faire face au coût de la vie et à l’inflation galopante. Ils réclament également la libération de leurs collègues emprisonnés à Nanga-Eboko, dont la détention est perçue comme une tentative d’intimidation pour briser le mouvement de grève. Ces revendications, bien que légitimes, semblent loin d’être entendues par la direction de Sosucam et les autorités locales.
La situation, qui dure depuis plus de dix jours, risque de s’enliser davantage si un dialogue constructif n’est pas rapidement engagé. Les travailleurs, déjà épuisés par des conditions de travail difficiles, se sentent abandonnés et réprimés dans leur lutte pour des droits fondamentaux. La mort de l’un des leurs a ajouté une dimension tragique à ce conflit, renforçant la détermination des grévistes à obtenir gain de cause.
Aukmer

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