Un rapport conjoint du Global Initiative against Transnational Organized Crime et de l’Armed Conflict Location and Event Data (Acled) révèle la diminution progressive du soutien financier aux groupes séparatistes armés dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. Cette baisse est attribuée à plusieurs facteurs, dont les actions gouvernementales et la perte de confiance de la diaspora.
Depuis 2019, le gouvernement camerounais a intensifié sa surveillance des flux financiers entre la diaspora et les groupes armés. L’Agence nationale d’investigation financière (ANIF) a identifié des schémas de collecte de fonds, ce qui a conduit à de nombreuses arrestations. Le suivi des virements bancaires a également entraîné des poursuites judiciaires, comme l’illustre le cas d’un individu emprisonné à Douala après la découverte d’un transfert suspect.
Parallèlement, la diaspora anglophone a perdu confiance en certains leaders séparatistes, soupçonnés de détournement de fonds et de manque de transparence dans l’utilisation des ressources. De nombreux donateurs, croyant financer des efforts humanitaires, ont été déçus d’apprendre que leur argent servait à la lutte armée.
Les exactions commises par les groupes séparatistes contre les civils ont également contribué à la réticence des financeurs. Face à cette baisse de financement, les groupes armés se tournent désormais vers des méthodes plus coercitives, telles que la taxation forcée, l’extorsion et les enlèvements avec demande de rançon.
Cette évolution de la situation financière des groupes séparatistes pourrait avoir des implications significatives sur la dynamique du conflit dans les régions anglophones du Cameroun.
A.O