Selon le media public norvégien NRK.no, le Cameroun a exprimé sa volonté de collaborer avec la Norvège suite à l’arrestation de Lucas Ayaba Cho, un Camerounais quinquagénaire résidant en Norvège, accusé de crimes contre l’humanité.
Mardi dernier, les autorités norvégiennes ont procédé à l’arrestation de Lucas Ayaba Cho, l’inculpant de crimes contre l’humanité. Selon le Kripos, l’organe d’investigation criminelle norvégien, Cho aurait incité à la violence et aux abus au Cameroun, principalement via les réseaux sociaux. Cette arrestation marque la première fois qu’une personne en Norvège est inculpée pour incitation à des crimes contre l’humanité, lit-on sur le site du media public norvégien NRK.no.
Toujours selon le même site d’informations, Jean Patrice Koe Jr, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères du Cameroun (MAE), a déclaré à NRK, le média public norvégien, « Nous sommes flexibles, mais déterminés à coopérer avec les autorités norvégiennes. » Cette déclaration souligne l’importance que le Cameroun accorde à cette affaire.
Enquête basée sur des sources multiples
Anette Berger, procureure en charge de l’affaire, a révélé que l’enquête s’appuie largement sur des rapports d’organisations non gouvernementales et des articles de presse. “À ce stade de l’affaire, nous nous sommes également beaucoup basés sur ces sources”, a-t-elle précisé.
Bien que le Cameroun n’ait pas encore décidé s’il demandera l’extradition de Cho, Koe a assuré qu’en cas d’extradition, “le Cameroun s’assurera qu’il bénéficie d’un procès équitable”. Dans l’intervalle, les autorités camerounaises ont invité les enquêteurs norvégiens à venir au Cameroun pour recueillir des preuves et interroger les témoins.
Un conflit qui perdure
Cette affaire s’inscrit dans le contexte d’un conflit qui secoue le Cameroun depuis fin octobre 2016, marqué par des violences, des atrocités et des affrontements entre rebelles et forces de sécurité. Cho, pour sa part, a accusé les autorités et les forces de sécurité camerounaises d’être responsables d’attaques et d’abus contre des civils, des allégations fermement rejetées par le gouvernement camerounais.
Selon l’ONG Human Rights Watch, les violences dans les deux régions anglophones du pays ont déjà couté la vie à plus de 6000 personnes depuis 2016. Dans son dernier rapport, le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU, (OCHA) estime qu’au moins 638 421 personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays en raison de la violence dans les deux régions, tandis que plus de 63 204 ont fui vers le Nigeria.
Armand Ougock