Le 15 juillet 2024, le Parlement gambien a pris une décision cruciale en rejetant une proposition de loi qui aurait abrogé l’interdiction des mutilations génitales féminines (MGF), en vigueur depuis 2015. Cette décision survient après des mois de débats houleux et de pressions internationales.
Le rejet de tous les amendements proposés au texte de 2015 signifie que la pratique de l’excision demeure illégale en Gambie. Si la loi avait été adoptée, ce petit pays d’Afrique de l’Ouest serait devenu le premier au monde à revenir sur l’interdiction des MGF, selon l’ONU.
Cette décision a été saluée par les organisations de défense des droits humains. Samira Daoud, Directrice régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, a exprimé son soulagement, soulignant l’importance de protéger les progrès réalisés en matière de droits des femmes et des filles. Cependant, elle a également souligné la nécessité d’une meilleure application de la loi, notant que seuls deux cas ont fait l’objet de poursuites depuis 2015.
La proposition de loi, présentée par le député Almameh Gibba et soutenue par certains leaders religieux, arguait que l’excision est une pratique culturelle et religieuse profondément ancrée. Cette initiative a profondément divisé l’opinion publique dans ce pays à majorité musulmane.
Les MGF, qui incluent diverses formes de mutilations des organes génitaux féminins, peuvent avoir des conséquences graves sur la santé, allant des infections à la stérilité. Selon l’UNICEF, la Gambie figure parmi les dix pays où le taux de MGF est le plus élevé, avec 73% des femmes et des filles de 15 à 49 ans ayant subi cette pratique en 2024.
Le maintien de l’interdiction des MGF en Gambie représente une victoire importante pour les défenseurs des droits humains, mais souligne également la nécessité d’efforts continus pour éradiquer cette pratique et changer les mentalités.