Le président tchadien devait se rendre à Paris le 15 juillet, mais il a décidé d’annuler le voyage après avoir appris qu’une enquête avait été ouverte en France pour un présumé “détournement de fonds publics” le concernant.
Mahamat Idriss Déby sous le coup d’une enquête française
Mahamat Idriss Déby, président du Tchad, fait l’objet d’une enquête préliminaire ouverte en janvier par le Parquet national financier (PNF) à Paris. Cette investigation porte sur des soupçons de détournement de fonds publics et de recel, en lien avec les dépenses vestimentaires de la présidence tchadienne.
L’affaire a éclaté suite à un article de Mediapart publié en décembre 2023, révélant des achats de vêtements de luxe à Paris pour un montant dépassant 900 000 euros. Ces acquisitions auraient été financées par des virements provenant d’une société tchadienne via une banque locale.
La présidence tchadienne, par la voix de son conseiller en communication Armand Gambaye Djegoltar Ndjerakor, espère que l’enquête “établira la vérité” et dément toute implication directe du président. Ce dernier, dans son livre autobiographique, affirme sa préférence pour les habits traditionnels et suggère une possible manipulation politique.
Cette enquête s’inscrit dans la lignée d’autres investigations similaires visant des dirigeants africains, notamment les familles Bongo au Gabon et Sassou Nguesso au Congo-Brazzaville, pour des soupçons de biens mal acquis en France.
Mahamat Idriss Déby, 37 ans, a accédé au pouvoir en avril 2021 à la tête d’une junte militaire, suite au décès de son père Idriss Déby Itno. Il a été élu président en mai 2024 lors d’un scrutin contesté par l’opposition et des ONG internationales.
Le Tchad, pays sahélien de 18 millions d’habitants, fait face à de nombreux défis, dont une pauvreté endémique touchant plus de 42% de sa population, malgré ses ressources pétrolières. Depuis 2021, le pays est accusé par des ONG de réprimer violemment l’opposition.
Cette affaire pourrait avoir des répercussions sur les relations franco-tchadiennes, alors que la France maintient une présence militaire importante dans le pays et que le président Macron avait assisté aux funérailles d’Idriss Déby Itno en 2021.
Aukmer