Politique

Cameroun 2025 : Les 10 failles qui ébranlent le régime Biya

En 2025, alors que le Cameroun s’apprête à célébrer ses 63 ans d’indépendance, un vent de remise en question souffle sur le pays. Le régime de Paul Biya, au pouvoir depuis plus de quatre décennies, fait face à une crise de confiance sans précédent. Voici un examen approfondi des dix raisons majeures qui poussent de nombreux Camerounais à réévaluer leur soutien au gouvernement actuel.
1. L’usure du pouvoir :
Après 41 ans à la tête de l’État, Paul Biya symbolise pour beaucoup une stagnation politique. Cette longévité exceptionnelle, loin d’être un gage de stabilité, apparaît désormais comme un frein au renouveau dont le pays a cruellement besoin. L’absence d’alternance a créé un système sclérosé, incapable de se réinventer face aux défis du 21e siècle.

2. Une économie en berne :
Malgré ses richesses naturelles, le Cameroun peine à décoller économiquement. Le potentiel inexploité du pays est une source de frustration croissante. Les promesses de diversification économique restent lettre morte, laissant l’économie vulnérable aux chocs extérieurs.

3. La jeunesse sacrifiée :
Le chômage endémique des jeunes est une bombe à retardement sociale. Une génération entière de diplômés se sent abandonnée, forcée de choisir entre l’exil, le secteur informel ou l’inactivité. Cette situation alimente un ressentiment profond envers un système perçu comme incapable d’offrir un avenir à sa jeunesse.

4. La gangrène de la corruption :
La corruption généralisée ronge les fondements de l’État. Les scandales à répétition et l’impunité apparente des hauts responsables ont érodé la confiance des citoyens dans leurs institutions. Les efforts de lutte contre ce fléau sont perçus comme des gesticulations sans réel impact.

5. L’échec dans la gestion de la crise anglophone :
Le conflit qui déchire les régions anglophones depuis 2016 reste une plaie ouverte. L’approche sécuritaire privilégiée par le gouvernement n’a fait qu’exacerber les tensions. L’absence de dialogue véritable et de solutions politiques courageuses témoigne d’une incapacité à gérer la diversité du pays.

6. Le musellement des voix dissidentes :
Les atteintes répétées à la liberté d’expression inquiètent. Journalistes intimidés, activistes arrêtés, médias sous pression : le rétrécissement de l’espace démocratique est palpable. Cette tendance autoritaire alimente la méfiance envers un pouvoir qui semble redouter le débat d’idées.

7. Un système électoral contesté :
La crédibilité des élections est régulièrement mise en doute. Les soupçons de fraude, les irrégularités récurrentes et le manque de transparence du processus électoral sapent la légitimité même du pouvoir en place.

8. L’hyper-centralisation paralysante :
La concentration excessive du pouvoir à Yaoundé étouffe les initiatives locales. Les régions, privées d’autonomie réelle, peinent à prendre en main leur développement. Cette centralisation anachronique ignore la diversité et les besoins spécifiques des différentes parties du pays.

9. Le déficit chronique d’infrastructures :
Les retards et les promesses non tenues en matière d’infrastructures freinent le développement du pays. Routes impraticables, coupures d’électricité récurrentes, accès limité à l’eau potable : le quotidien de nombreux Camerounais reste marqué par ces carences basiques.

10. Une dépendance extérieure persistante :
Malgré ses ressources, le Cameroun reste dépendant de l’aide internationale. Cette situation paradoxale soulève des questions sur la gestion des richesses nationales et la capacité du régime à mener une politique véritablement souveraine.

Face à ces défis multiples, le régime Biya semble à bout de souffle. La confiance, socle de toute gouvernance légitime, s’érode dangereusement. En 2025, le Cameroun se trouve à la croisée des chemins. Le statu quo n’est plus une option. Le pays a soif de changement, d’une vision nouvelle capable de libérer ses immenses potentialités et de répondre aux aspirations de sa population, en particulier de sa jeunesse dynamique mais frustrée.

L’avenir du Cameroun dépendra de sa capacité à se réinventer, à renouveler sa classe politique et à mettre en place des réformes profondes et courageuses. Le débat est lancé, et c’est aux Camerounais qu’il reviendra de décider quel futur ils souhaitent pour leur nation.
Armand Ougock

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