Malgré l’insécurité, le gouvernement camerounais transforme radicalement la région du Nord-Ouest avec des investissements colossaux qui ouvrent deux corridors stratégiques vers le géant nigérian.
400 milliards FCFA
Avec des investissements cumulés de plus de 400 milliards FCFA entre 2018 et 2025, la région du Nord-Ouest se métamorphose en véritable carrefour économique continental, défiant tous les pronostics dans un contexte sécuritaire des plus difficiles.
L’inauguration triomphale de la route Babadjou-Bamenda le 17 septembre 2025 marque l’aboutissement d’un projet pharaonique de 171,4 milliards FCFA. Cette infrastructure de 35 km aux normes internationales ne constitue que la pièce maîtresse d’un puzzle bien plus ambitieux : faire de cette région le pont économique incontournable entre deux géants dont l’un est de l’Afrique centrale et l’autre, ouest africain.
Deux corridors vers le Nigeria
La vision gouvernementale se déploie sur deux axes complémentaires qui révolutionnent la géographie économique régionale. Le premier axe, désormais opérationnel, s’articule autour du corridor transafricain Yaoundé-Bafoussam-Bamenda-Enugu. Cette route mythique, connectée au pont de la Cross River qui relie Ekok à Enugu au Nigeria, matérialise enfin le rêve d’une intégration économique directe.
Parallèlement, la Ring Road (Nationale N°11) dessine un second corridor révolutionnaire. Avec le bitumage en cours des sections Kumbo-Ndu (39 km), Ndu-Nkambe (31 km) et Nkambe-Misaje (18 km), cette infrastructure ouvre une alternative stratégique vers le Nigeria, diversifiant les options de transit économique et renforçant la résilience des échanges commerciaux.

Investissements qui défient l’adversité
Entre 2018 et 2025, malgré un environnement sécuritaire précaire, la détermination gouvernementale a permis la réalisation de projets d’envergure pour 105,16 milliards FCFA. Aucun défi ne saurait entraver la marche vers le développement.
Les réalisations impressionnent par leur diversité et leur ampleur. La route Ndop-Kumbo de 60,5 km sur la Nationale N°6, le bitumage de la route Bamenda-Bambili sur 12 km, l’aménagement de 30 km sur la route Bamali-Junction-Bambalang Beach, sans oublier la construction de multiples ouvrages d’art stratégiques sur les rivières Japan et Ntem. Chaque kilomètre de bitume posé défie l’instabilité et affirme la primauté du développement économique.
L’approche gouvernementale transcende la simple construction d’axes routiers pour embrasser un développement véritablement inclusif. Dans le cadre du projet Babadjou-Bamenda, 6,5 milliards FCFA supplémentaires ont été investis pour bitumer 39 km de routes communales dans les localités traversées.

Cette stratégie de capillarité économique se déploie méthodiquement : 11,4 km de routes achevées à Babadjou, 19 km en cours de bitumage à Santa, et 8,6 km en progression à Bamenda 1er. L’objectif est clair : faire de chaque route un vecteur de développement socio-économique pour les communes riveraines, transformant l’infrastructure en catalyseur de prospérité locale.
Chantier permanent de 125 milliards FCFA
L’élan de développement ne connaît aucun répit. En mai 2025, dix projets routiers majeurs sont simultanément en exécution dans la région pour un investissement colossal de 125,13 milliards FCFA.
Parmi ces chantiers titanesques, la traversée urbaine de Bamenda se profile comme un projet révolutionnaire. Ce boulevard urbain, officiellement lancé par le Premier Ministre, vise à désengorger définitivement la ville tout en créant de nouvelles dynamiques économiques. Parallèlement, la voie de contournement de la falaise de Bamenda et la construction d’une deuxième voie d’accès de 20 km complètent ce dispositif d’aménagement urbain d’envergure.

Plus de 500 emplois créés
L’impact socio-économique de ces investissements dépasse toutes les projections initiales. Rien que pour le projet Babadjou-Bamenda, plus de 500 emplois directs et indirects ont été créés, insufflant une vitalité nouvelle à une région longtemps meurtrie par l’instabilité.
Durant la phase de construction, plus de 300 emplois ont été mobilisés, créant un écosystème économique dynamique qui rayonne bien au-delà des chantiers.
Célébration populaire qui scelle la réconciliation ?
Le 17 septembre 2025 restera gravé dans l’histoire de la région du Nord-Ouest. Malgré le contexte sécuritaire difficile, une foule nombreuse et enthousiaste s’est rassemblée pour célébrer l’inauguration des sections Babadjou-Matazem et Matazem-Welcome to Bamenda. Cette mobilisation populaire spontanée témoigne de la réconciliation progressive entre les populations et leur État.
L’émotion était palpable dans cette foule qui exprimait sa gratitude envers le gouvernement et le Chef de l’État pour avoir tenu ses promesses. Les habitants célébraient concrètement les transformations de leur quotidien : un temps de trajet réduit à 35 minutes pour rejoindre Bamenda et une meilleure circulation des produits agricoles vers les marchés.
Cette ambiance de fête, ponctuée de danses traditionnelles et de manifestations de joie, illustre parfaitement comment une infrastructure peut devenir un vecteur de réconciliation nationale et de cohésion sociale.
Vision continentale, vers l’intégration économique
Ces réalisations s’inscrivent dans une vision continentale ambitieuse qui positionne le Cameroun comme un acteur incontournable de l’intégration économique africaine. Le corridor transafricain Mombassa-Lagos-Enugu-Ekok-Bamenda-Yaoundé dessine les contours d’une nouvelle géographie économique continentale dont le Nord-Ouest camerounais constitue un maillon essentiel.
L’achèvement de ces infrastructures ouvre des perspectives exceptionnelles pour les échanges économiques Cameroun-Nigéria. La diversification des corridors de transit, la modernisation des infrastructures et l’amélioration de la connectivité créent les conditions optimales d’une intégration économique renforcée entre les deux pays.
Aukmer

